Extrait d’une lettre de Claude Janin, secrétaire d’État du duc Charles IV de Lorraine, à Charles de Harlay, seigneur de Champvallon, Nancy, début 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 9, f° 79-80. Copie autographe de la main de Champvallon. Au f° 80 v° : « Monsieur de Lorraine désavoue la levée des troupes ».

Extrait d’une lettre écrite de Nancy à Monsieur de Champvallon par Monsieur Janin, secrétaire d’État de Monsieur de Lorraine.

Son Altesse m’a commandé de vous dire qu’il se tient obligé à Monseigneur le Cardinal de s’être ouvert si franchement à vous touchant les prétendues levées du Liège. C’est la vérité que <…> ne fait point les mille chevaux que l’on lui a fait entendre. Il a été lieutenant du colonel Offlance dans les troupes que Son Altesse avait faites les années passées. Lorsqu’il se retira de son service, il demanda une retenue selon la coutume ordinaire des Allemands. Depuis, il ne s’est servi de lui en sorte quelconque. Il est vrai qu’il lui a offert de lever cinq cents chevaux pour son service. Son Altesse l’a refusé, et par son refus il a cherché autre emploi, comme l’on peut savoir du comte d’Egmont. Et maintenant il doit être avec le comte de Mérode au service de l’Empereur, et ne se trouvera pas qu’il ait reçu un sol de Son Altesse. Il est bien vrai que Sa dite Altesse a fait tenir quelque somme d’argent au Liège pour acheter des armes qu’elle a su y être à bon marché, afin de remplir son arsenal, dont elle avait tiré celles des levées des années dernières, qui ont toutes été perdues, et que pour cet effet elle a encore un homme audit Liège pour faire l’achat, et donner ordre de faire conduire les dites armes à Nancy. Voilà l’histoire au vrai sans aucun déguisement.

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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