Henri Martin (1594-1666), marquis de Maleissye (ou Maleyssye)1, est l’un des meilleurs hommes de guerre de son temps.
D’abord lieutenant au régiment des gardes françaises le 31 octobre 1617, il s’illustre à la tête des Enfants perdus à la bataille des Ponts-de-Cé en août 1620.
En 1621, il sert aux sièges de Saint-Jean-d’Angély, de Clairac et de Montauban.
En 1622, il participe aux combats qui se déroulent à l’île de Ré, au siège de Saint-Antonin et à celui de Montpellier, à la fin de l’été.
En 1627, il est engagé au siège de La Rochelle et au secours de la forteresse de Saint-Martin-de-Ré. Il est blessé au cours des engagements contre la marine anglaise. Il obtient une compagnie le 1er novembre de la même année et sert encore au siège de La Rochelle en 1628.
Au début de l’année 1629, il prend part à l’attaque du Pas-de-Suse puis aux sièges de Privas et d’Alès.
Il est de retour en Italie en 1630 et sert à Pignerol, à Casal et à Carignan.
Il mène sa compagnie en Lorraine en 1632-1633, et prend part, dans ce cadre, au siège de Nancy.
Le 30 septembre 1633, il obtient le gouvernement de la place de Pignerol vacant par la mort d’Antoine de Toulongeon [ou Toulougeon], seigneur d’Alonne (1574-1633)2. Il se rend aussitôt sur place pour prendre ses nouvelles fonctions.
Courant avril 1634, un conflit de préséance met aux prises le marquis de Maleissye avec Claude Expilly, nommé commissaire au finage de Pignerol l’année précédente ((Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, tome 1, p. 427.)). Au tout début de l’année 1635, il prévient le comte de Chavigny de nouvelles difficultés possibles avec l’intendant envoyé à Pignerol pour remplacer Claude Expilly, Ennemond Servien, frère du secrétaire d’État à la Guerre, Abel Servien3.
Le marquis de Maleissye est promu maréchal de camp le 28 mai 1637.
Il se démet de sa compagnie aux Gardes en décembre 1639.
Par commission du 9 février 1640, il lève un régiment d’infanterie à son nom pour former la garnison de Pignerol. Il est encore promu lieutenant général et gouverneur général de Pignerol par provisions du 5 novembre 1643.
Il se démet du gouvernement de Pignerol et du régiment qui y tenait garnison en janvier 1651. Il se retire alors définitivement sur ses terres.
Voir aussi Ludovic de Contenson (éd.), Mémoires du comte de Souvigny, lieutenant général des armées du Roi…, Paris, librairie Renouard, 1906, 2 volumes, t. 2, p. 65-66, note.
Texte 971,
- M. Pinard, Chronologie historique-militaire…, Paris, chez Claude Hérissant, 1760-1778, 8 volumes, tome VI, p. 133, lui attribue à tort le patronyme de Tardieu : sa sœur, Anne Martin, dame de Maleisssye, a épousé François de Tardieu. [↩]
- Le dix-neufiesme tome du Mercure françois ou suitte de l’Histoire de nostre temps sous le règne du très-chrestien Roy de France et de Navarre Louis XIII, Paris, chez Estienne Richer, 1636, p. 206. [↩]
- Voir le courrier que le marquis de Maleissye adresse au comte de Chavigny, de Pignerol, le 24 janvier 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), L’Œil et la plume de Richelieu : correspondances croisées, année 1535, Paris, L’Harmattan, 2020, p. 60-61. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (8 février 2025). Martin (Henri, marquis de Maleissye). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 27 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13a8y