Le comte palatin Christian Ier de Birkenfeld-Bischweiler (1598-1654) est le fils cadet du comte palatin Charles Ier de Birkenfeld et de Dorothée de Brunswick-Lunebourg.
En mars 1632, le roi Gustave-Adolphe de Suède lui confie, ainsi qu’au duc Bernard de Saxe-Weimar, la sécurisation de la Rhénanie1.
Au printemps 1633, Christian de Birkenfeld est engagé en Alsace. En mars, il contraint le comte Henri d’Isembourg à abandonner le siège d’Andernach, au nord de Coblence2. Pour le compte du rhingrave Othon-Louis de Salm, il prend le commandement de la forteresse de Benfeld3, qui a été modernisée par l’ingénieur Ascagne Albertini4.
En juin, Christian de Birkenfeld s’empare de Reichshoffen, entre Haguenau et Bitche5, avant que les Impériaux ne s’y attaquent à leur tour en décembre, qui pillent et incendient le château. Au tout début du mois d’août suivant, il ne parvient cependant pas à s’emparer de la ville de Haguenau6. Puis le 10, le comte de Birkenfeld surgit avec une partie de l’armée de siège de Haguenau devant le village de Pfaffenhofen, où se trouvent l’armée du duc Charles IV de Lorraine, qui a quitté Saverne la veille sous les ordres de François de Florainville, tandis que l’infanterie allemande au service des Suédois, commandée par le colonel Rantzau, prend les Lorrains à revers7. Charles IV subit une défaite et des pertes humaines considérables. Le 14 août, le roi de France, qui s’avance déjà vers la Lorraine à la suite de la saisie féodale du Barrois mouvant prononcée par le parlement de Paris, craignant que les Suédois ne se portent sur Nancy, ordonne au marquis de Saint-Chamond de placer ses troupes entre la capitale ducale et l’armée lorraine en pleine déconfiture8. Confirmant la crainte de Louis XIII concernant les intentions de ses alliés protestants, une lettre de Birkenfeld est portée au souverain : elle donne l’assurance que le signataire peut affronter et vaincre Charles IV n’importe où ; le même jour, une seconde missive annonce au souverain français la victoire de Birkenfeld de Pfaffenhofen. Le diplomate Jacques Loys de La Grange-aux-Ormes assure Claude Bouthillier vers la même époque des bonnes dispositions du comte de Birkenfeld à l’égard des intérêts français9.
Christian de Birkenfeld a épousé en premières noces, en 1630, Madeleine Catherine des Deux-Ponts (1607-1648), fille de Jean II de Wittelsbach, comte palatin des Deux-Ponts (1584-1635), et de sa première épouse, Catherine de Rohan, puis en secondes noces, en 1648, Josepha von Helfenstein.
Texte 971,
- Henri Sacchi, La guerre de Trente Ans, tome II, l’Empire supplicié, Paris, L’Harmattan, 2003, p. 440. [↩]
- Mémoire du 4 avril 1633, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Richelieu à la conquête de la Lorraine. Correspondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 182-183. [↩]
- Aujourd’hui département du Bas-Rhin, arrondissement de Sélestat-Erstein, canton d’Erstein. [↩]
- Gustav Horn, au nom du roi de Suède, s’en est emparé en 1632. Elle est exclue du traité franco-suédois du 9 octobre 1634 prévoyant la remise à la France des forteresses alsaciennes conquises par les Suédois. [↩]
- Aujourd’hui département du Bas-Rhin, arrondissement de Haguenau, canton de Niederbronn-les-Bains. Le village de Reichshoffen est aussi la cible de nombreuses convoitises : en janvier 1632, il a été pris d’assaut par les troupes suédoises stationnées à Wissembourg. [↩]
- Henri Sacchi, La guerre de Trente Ans, tome II, l’Empire supplicié, ouvrage cité, p. 474. [↩]
- Un très beau plan de la bataille est conservé au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 13, f° 258. Le marquis de Saint-Chamond informe Léon Bouthillier de la victoire suédoise par un courrier adressé le 12 août 1633, voir le document au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 13, f° 295. [↩]
- Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 13, f° 303-304. Voir aussi le mémoire que Richelieu adresse à Louis XIII, de Villemareuil, le 10 août 1633, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Richelieu à la conquête de la Lorraine…, ouvrage cité, p. 366-368. [↩]
- Jacques Loys de La Grange-aux-Ormes à Claude Bouthillier, de Francfort, le 21 août 1633, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Richelieu à la conquête de la Lorraine…, ouvrage cité, p. 392-393. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (10 février 2025). Birkenfeld (Christian de). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 18 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13aix