Marguerite de Gonzague, duchesse douairière de Lorraine, à Richelieu, début 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 9, f° 84. Original autographe.

Monsieur,

Sans l’assurance que vous m’avez fait l’honneur de me donner que vous me continuerez vos bonnes volontés pour m’aider à sortir du fait avec Monsieur le duc de Mantoue, la longueur que j’y vois, et le repos auquel il est maintenant, me ferais craindre qu’il ne veuille toujours les tenir en même état qu’ils sont.

Mais vous ayant pour appui, et m’étant entièrement remise à tous ce qui plaît au Roi d’en ordonner, il me semble que je dois perdre toute appréhension, et que je peux espérer que Sa Majesté aura assez de bonté et d’équité pour y mettre bientôt une fin. J’ai pris la liberté de lui en faire encore supplication très humble et pour vous, Monsieur, je vous supplie aussi de trouver bon que je vous fasse la même prière, vous assurant que si vous me faites l’honneur de me l’accorder, que je ne perdrai jamais le souvenir de l’obligation que je vous en aurai, ni la volonté que j’ai d’être éternellement, Monsieur, votre très affectionnée servante,

Marguerite, duchesse douairière de Lorraine.

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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