Henriette de Lorraine, princesse de Phalsbourg, à Richelieu, début 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 9, f° 89-90. Original autographe.

Monsieur,

Je serais peut-être assez malheureuse pour vous faire une supplication où vous ayez répugnance. Néanmoins, je veux espérer par l’affection que Monsieur le cardinal mon frère se prétend de vous, qu’à sa considération, vous l’octroierez. C’est pour la contribution dont l’on presse mes sujets de Saint-Avold.

Vous savez, Monsieur, si cette prétention est juste, et de plus si l’on doit considérer la ruine entière que l’armée du Roi a causé en ces lieux.

Pour moi, je veux servir à honneur et faveur celle qui m’est faite, puisque c’est sous le nom et service du Roi qui ne sait plus <…> pour m’en récompenser que j’ai d’affection à son service, pour en dépendre davantage.

Je vous puis assurer, Monsieur, que l’honorable Altesse de Monsieur mon frère de ses bonnes grâces en effet comme en parole, je donnerai ma vie si elle est nécessaire pour son service, estimant ce bonheur a le sel de la vie, et comme, Monsieur, vous y pouvez tout, si j’avais autant de <…> en vos bonnes grâces. Comme je crains en être éloignée, je vous supplierai de toute l’affection de mon cœur y vouloir être favorable, vous assurant que vous <…> de toutes nos maisons tous les services que vous en pourriez désirer, et pour mon particulier, ne pouvant autre chose que mes vœux et souhaits, y serai pour l’augmentation de votre gloire comme étant, Monsieur, votre très affectionnée servante,

Henriette de Lorraine.

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

More Posts