François de Bourbon-Vendôme (1616-1669), 3e duc de Beaufort, est le second fils de César de Bourbon (1594-1665), duc de Vendôme, duc de Beaufort, pair de France en 1598, duc de Mercœur et duc de Penthièvre en 1609 (par son mariage), duc d’Étampes, prince de Martigues et d’Anet, comte de Buzançais, et de Françoise de Lorraine, duchesse de Mercœur et de Penthièvre († 8 septembre 1669). Il est le neveu de Louis XIII, le cousin germain de Louis XIV et le frère cadet de Louis de Bourbon (1612 – † 6 août 1669), duc de Mercœur, duc de Vendôme après leur père, puis cardinal (après la mort de son épouse, née Laure Mancini, nièce de Mazarin). Leur sœur, Élisabeth de Bourbon-Vendôme, née en 1614, est quant à elle, mariée le 11 juillet 1643 à Charles-Amédée de Savoie, duc de Nemours.
Fin 1629 ou au tout début de l’année 1630, César de Bourbon-Vendôme, quoiqu’incarcéré, demande à Louis XIII de recevoir ses fils auprès de lui dans le cadre de la campagne de Savoie, à la fois pour plaider sa cause et pour les initier au métier des armes. Louis XIII accepte la présence de ses neveux auprès lui et autorise la libération du duc de Vendôme. En dépit de leur jeunesse, Beaufort et Vendôme participent à la bataille de Veillane (Avigliana) et aux combats du pont de Carignan1.
Tous deux participent ensuite à la bataille d’Avein le 20 mai 16352.
François de Bourbon accède vers 1635-1636 à la dignité de duc de Beaufort : Louis XIII le désigne par ce titre dans un courrier qu’il adresse au comte de Soissons le 13 août 1636 pour l’informer de la nomination de son neveu, en raison des qualités dont ce dernier a déjà su faire montre, comme colonel général de la cavalerie française engagée au siège de Corbie en l’absence du comte d’Alès3.
En 1637, son nom, ainsi que celui de Merœur, figurent dans une liste des « gens de qualité à employer » établie par Richelieu4.
En 1639, on retrouve les deux frères à Hesdin puis, en 1640, à Arras5.
Au cours de la même année 1640, il est appelé en duel par Timoléon de Boves, sieur de Contenant, gendre de Marie d’Estourmel (ou Estournel), dame de Gravelle, mais Contenant préfère finalement se cacher pour échapper au courroux du prince6.
En 1642, cependant, le duc de Beaufort est compromis dans la conjuration du marquis de Cinq-Mars qui lui a dépêché François-Auguste de Thou pour le gagner à la rébellion, et refuse de venir s’expliquer devant le Roi7. Il préfère en effet s’exiler en Angleterre pour échapper à la colère du souverain et ne regagne le royaume qu’après la mort de Richelieu8.
En 1643, il prend la tête de la cabale des Importants et s’oppose à l’influence politique de la famille de Condé9. La liaison qu’il noue avec la duchesse de Montbazon contribue à envenimer les luttes de pouvoir, la duchesse de Montbazon ayant été abandonnée par le duc de Longueville lorsque celui-ci a épousé Anne-Geneviève de Bourbon-Condé (1642)10.
Le duc de Beaufort est arrêté et incarcéré au château de Vincennes, comme son père avant lui. Il s’en évade en 1648.
Le duc de Beaufort n’est reçu en cette qualité et en celle de pair de France, au parlement de Paris, que le 18 janvier 164911. Il s’en prend également, en juin 1649, lors du dîner dit du « jardin Renard », à un ami du prince de Condé, René du Plessis de La Roche-Pichemer, comte de Jarzay12, le comte de Jarzay évite le duel grâce à l’intervention du duc d’Orléans. Le rôle du duc de Beaufort durant le siège de Paris lui vaut le surnom de « roi des Halles ».
En 1652, il se prend de querelle avec son jeune beau-frère, le duc de Nemours, qui a amené en France des troupes espagnoles, tandis que lui-même s’est attaché au duc d’Orléans : il préconise la défense de Paris contre l’armée royale, tandis que Nemours préfèrerait engager ses forces en Guyenne13. Le duc de Beaufort, nommé gouverneur de Paris le 6 juillet 1652, et le duc de Nemours s’affrontent au cours d’un duel le 30 juillet : Beaufort tue Nemours14.
Rentré en grâce, le duc de Nemours obtient, en 1658, la charge de grand maître, chef et surintendant de la navigation et du commerce de France. Il est fait chevalier des ordres du Roi en 1661. Il combat en Méditerranée, et décède sans alliance lors du siège de Candie, le 25 juin 1669.
Texte 973,
- Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome III, p. 551-552. [↩]
- Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, ouvrage cité, tome V, p. 543 note. [↩]
- Ibidem. [↩]
- Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), ouvrage cité, tome V, p. 827. [↩]
- Voir la notice biographique du duc de Beaufort dans Loïc Capron (éd.), Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, Paris, Bibliothèque interuniversitaire de Santé, 2018, notice consultée en ligne le 24/02/2025. [↩]
- Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, tome II, p. 1024. [↩]
- Louis XIII à François Sublet de Noyers et à Léon Bouthillier, comte de Chavigny, 18 juillet et 23 août 1642, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), ouvrage cité, tome VII, p. 34-36 et p. 101-103. [↩]
- Jean Meyer, article « Beaufort, François de Vendôme, duc de (1616-1669) », Encyclopædia Universalis, disponible en ligne. [↩]
- Katia Béguin, Les princes de Condé : rebelles, courtisans et mécènes dans la France du Grand Siècle, Seyssel, Champ Vallon, 1999, p. 86-87. [↩]
- Antoine Adam (éd.), ouvrage cité, tome II, p. 220 et p. 1086. [↩]
- Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne (1519-1790), Paris, éditions Maisonneuve & Larose, 1996, p. 431. [↩]
- Antoine Adam (éd.), ouvrage cité, tome I, p. 1236-1237 et tome II, p. 1196. [↩]
- Katia Béguin, ouvrage cité, p. 123 note et p. 143-144. [↩]
- Antoine Adam (éd.), ouvrage cité, tome I, p. 1149 et p. 1168. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (24 février 2025). Bourbon-Vendôme (François, duc de Beaufort). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 17 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13d3n