Louis Olivier (1601-1663), baron de La Rivière, seigneur puis marquis de Leuville (Leuville-sur-Orge), est le fils de Jean Olivier († 1641), seigneur de Leuville, baron du Homet et de La Rivière, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, et de Madeleine de L’Aubespine.
Il est le neveu du marquis de Châteauneuf, du marquis de Hauterive et le cousin de Monsieur de Vaucelas. Sa sœur, Anne Olivier de Leuville (v. 1600-1653), gouvernante de Mademoiselle, a, quant à elle épousé, en 1616, Pierre de Mornay, seigneur de Villarceaux1.
Louis Olivier de Leuville embrasse la carrière des armes et prend part à chacune des campagnes de l’armée française entre le siège de La Rochelle (1627-1628) et le mois d’avril 1631 : il participe à l’attaque du Pas-de-Suse, à la levée du siège de Casal par les Espagnols, puis aux sièges de Privas et d’Alès en 1629 ; il contribue au ravitaillement de Casal, à la bataille de Veillane (Avigliana) et à la prise de Saluces en 1630. Il accède au grade de mestre de camp d’un régiment d’infanterie par commission en date du 24 mars 1631, sur la démission de François de La Rochefoucauld, prince de Marcillac, et continue à servir en Italie jusqu’à la signature des traités de Cherasco au printemps 1631. Il accueille alors, au sein des effectifs qu’il commande, Jean de Gagnières, comte de Souvigny, en qualité de major2.
En décembre 1632, il est chargé par le maréchal de Toiras, en conflit avec Abel Servien, de porter à la Cour des réclamations et la permission de regagner Paris ou ses terres3. Louis XIII, en considération de la loyauté de Toiras à son égard, l’y autorise, et transmet sa décision à l’intéressé par l’intermédiaire de M. de Roquemont4, tandis que Leuville reste à Paris.
Comme ses oncles, le marquis de Châteauneuf, le marquis de Hauterive, comme son cousin de Vaucelas, et comme le chevalier de Jars, il est arrêté, sur ordre de Richelieu, fin février 16335. Il est embastillé. Son régiment est attribué dès le mois de mars au comte Claude de Maugiron6, mais il ne doit s’en démettre officiellement qu’un an plus tard.
C’est probablement juste après sa sortie de prison, qu’il épouse, le 23 octobre 1636, Anne (ou Marie), Morant du Mesnil-Garnier. Monsieur de Leuville obtient, au cours des mois qui suivent, une compagnie de chevau-légers, incorporée au régiment de Guiche, avec laquelle il combat au siège de Saint-Omer (1638). Il sert à sa tête jusqu’en 1651.
En 1639, il permet la levée, par les troupes espagnoles, du siège de la place de Mouzon, et contribue à la prise d’Yvois, dans les Ardennes.
On le retrouve en 1640 au siège et à la prise d’Arras ; en 1641, à la prise d’Aire-sur-la-Lys, de La Bassée et de Bapaume ; au combat d’Honnecourt-sur-Escaut en 1642 ; à la bataille de Rocroi, ainsi qu’à la prise de Thionville et de Sierck en 1643 ; à la bataille de Fribourg, à la prise de Philippsbourg, de Germersheim, de Spire, de Worms, de Mayence et de Landau en 1644 ; à la bataille de Nördlingen et à la prise d’Heilbronn en 1645.
Il est promu maréchal de camp par brevet du 4 mai 1646, et combat, à ce titre, à Courtrai, à Bergues-Saint-Winoc, à Mardyck, à Furnes et à Dunkerque la même année.
En 1647, il contribue à la prise de Dixmude, de La Bassée et de Lens.
En 1648, il prend part aux combats d’Ypres, et se trouve à nouveau à Lens et à Furnes.
En 1649, il participe au blocus de Paris, à la prise de Charenton, ainsi qu’aux sièges de cambrai et de Condé.
Il permet encore la levée du siège de Guise en 1650. En juin, de la même année, sa terre de Leuville est érigée en marquisat en sa faveur et, par pouvoir du 4 novembre, il est récompensé de ses services par le grade de lieutenant général des armées du Roi.
Il participe encore à la bataille de Rethel le 15 décembre 1650.
Société de l’Histoire de France (pub.), sous les auspices de l’Académie française, Mémoires du cardinal de Richelieu, Paris, H. Laurens, 1908-1931, 10 volumes, voir M. Lacour-Gayet et alii, tome X (1629), p. 201 note 4 ;
Ludovic de Magny, Recueil de généalogies de maisons nobles de France…, tome III, Paris, Archives de la noblesse, 1894, p. 6 famille Olivier de Lorncourt ;
M. Pinard, Chronologie historique-militaire…, Paris, chez Claude Hérissant, 1760-1778, 8 volumes, tome IV, p. 90-91 et tome VI, p. 206.
- Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, tome I, p. 1318 et tome II, p. 1290. [↩]
- M. Pinard, Chronologie historique-militaire…, Paris, chez Claude Hérissant, 1760-1778, 8 volumes, tome IV, p. 233. [↩]
- Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France,tome VII, p. 999 (2e analyse) et tome VIII, p. 244. [↩]
- Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), ouvrage cité, tome VII, p. 692. [↩]
- Voir l’ordre d’arrestation du chevalier de Jars, 25 février 1633, translation publiée en ligne, texte 989. [↩]
- M. Pinard, ouvrage cité, tome IV, p. 106. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (22 mars 2025). Olivier (Louis, seigneur puis marquis de Leuville). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 18 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13jvm