Charles I^er de Gonzague (1580-1637), duc de Nevers et de Rethel, prince d’Arches, duc de Mantoue et de Montferrat, est le fils de Louis de Gonzague, prince de Mantoue (décédé en 1595), et d’Henriette de Clèves, duchesse de Nevers et comtesse de Rethel. En 1599, il épouse Catherine de Lorraine, fille du duc Charles II de Mayenne et de Bar, dont il a six enfants :

François (1606-1622) ; Charles (1602-1631), duc de Mayenne en 1621 puis duc de Rethel en 1622 ; Ferdinand (1610-1632), duc de Mayenne à la mort de son aîné ; Marie-Louise (1611-1667) dite la « princesse Marie », que le duc d’Orléans songe un temps à épouser et qui convole tardivement avec le roi de Pologne Ladislav IV ; Bénédicte (1614-1637), abbesse d’Avenay (près d’Épernay) en 1633 ;   Anne-Marie (1616-1684), qui épouse en 1639 Henri II de Guise, puis en 1641 Édouard de Bavière.

Le décès de sa mère en 1601 le détermine très tôt à une profonde piété et au vœu de croisade, projet qu’il nourrit toute son existence, sans toutefois parvenir à le réaliser. En 1602, il participe au siège de Buda, en Hongrie, place tenue par les Turcs, dans les rangs de l’armée impériale. Blessé, Charles de Gonzague est contraint de regagner la France.Par la suite, et selon Tallemant de Réaux reprenant Mathieu de Morgues, il partage avec le père Joseph, François Savary de Brèves, et la duchesse de Rohan le projet de croisade contre les Turcs¹.

À partir de 1606, il fait ériger ex nihilo dans son duché de Rethel une ville à sa propre gloire, Charleville, face à la citadelle de Mézières. Charleville devient la capitale de sa principauté d’Arches. Charles de Gonzague est profondément marqué par les décès successifs des membres de sa famille : en 1609 son beau-frère, Charles-Emmanuel ; en 1611, son beau-père et sa belle-mère ; son épouse elle-même en 1618 ; son second beau-frère, Henri, en 1621 ; son fils aîné, François, en 1622 ; ses cadets, Charles et François en 1631 et 1632. En 1627, ce même Charles II de Gonzague a épousé sa cousine, Marie, fille du duc François IV de Mantoue (1586-1612). Le duc Vincent II de Mantoue, frère cadet du précédent, sans enfant, de santé chancelante, inquiet de sa succession, a lui-même arrangé le mariage. Or le mariage tout juste célébré, le duc de Mantoue est décédé, ouvrant une difficile succession. À l’issue d’un conflit particulièrement épineux, Louis XIII, en vertu du traité de Cherasco (1631) parvient à imposer à la couronne ducale de Mantoue et Montferrat le duc Charles I^er de Nevers. Ne reste vivant à partir de 1632 que son petit-fils, Charles, fils de Charles II et de Marie de Mantoue, qui réunit en 1637 les titres ducaux de Nevers, Rethel, Mayenne, Mantoue et Montferrat et hérite de la principauté d’Arches.

Textes 3, 15, 622, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Antoine Adam – éd. -, Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. 1, p. 295 et p. 966. [↩]