Guillaume Bautru à Richelieu, [Paris], 11 janvier 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll.  Mémoires & Documents France, vol. 804, f^° 18. Texte original publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 66-67. 

Monseigneur,

Vos nouvelles, apportées par M. du Plessis de Juigné, ont été reçues et lues en bonne et honorable compagnie.

Messieurs du parlement sont arrivés qui extollent leur obéissance avec excès. Je n’ai pu m’empêcher de leur dire que je ne savais pas par où ils eussent pu s’en exempter.

Monsieur de La Ville-aux-Clercs a perdu ses deux filles [en] 24 heures.

Je suis plus confirmé que jamais en ma conjecture d’hier. J’ai aucunement raccommodé la mésintelligence avec la religieuse [sic]. Il m’a parlé avec des remerciements indicibles, m’ayant dit plusieurs fois qu’il m’avait plus d’obligation qu’à tous les hommes du monde.

Madame de La Flotte est fort mal. Il y a plus à craindre qu’à espérer.

Le seigneur Lopès [Alphonse de Lopez] vous envoie quelques lettres dont il me fait mention. Je ne les ai pas vues. Il vous supplie, Monseigneur, de commander ce que son homme soit expédié au plutôt.

J’enverrai à Renaudot conformément à vos commandements auxquels j’obéirai toute ma vie, n’ayant rien si cher en ce monde que la qualité de, Monseigneur, votre très humble, très fidèle et très obéissant serviteur,

Bautru

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