Texte 1009, année 1611, 16 mai, Louis XIII au pape Paul V

Louis XIII au pape Paul V, Paris, 16 mai 1611.

Bibliothèque Apostolique du Vatican, coll. Barberini Latini, volume 7940, fol. 7-8. Original, de la main d’un secrétaire.

Le document qui suit n’appartient pas aux papiers d’État de Richelieu stricto sensu. Il les complète cependant utilement. Il fait référence, comme le texte 1007, aux prérogatives exercées par le roi en vertu des libertés gallicanes, et aux différents modes de collation bénéficiale en vigueur dans le royaume : par nomination royale, en commende ; par élection par les chapitres ; par désignation par le souverain pontife puis par le roi, après l’octroi d’un indult, en pays d’obédience.

Très Saint Père,

Nous avons naguère fait expédier nos brèves et lettres que nous écrivions à Votre Sainteté, par lesquelles nous avons, sous le bon plaisir d’icelle, accordé à notre amé et féal Maître Jehan de Maytie, évêque d’Oléron [sic, Oloron]1, l’abbaye de Saint-Pé [Saint-Pé de Génerès ou Saint-Pé-de-Bigorre], ordre de Saint-Benoît, au diocèse de Tarbes, vacante par la mort de Maître Jehan Destournez, dernier titulaire, ayant par nos sus dites dépêches supplié icelle Votre dite Sainteté de lui en expédier les bulles et provisions apostoliques qui lui seraient nécessaires. Mais, ayant depuis entendu que ledit Destournez, dernier abbé, était religieux, nous avons estimé que Votre dite Sainteté pourrait faire difficulté de faire expédier les bulles et provisions en commande de ladite abbaye audit évêque d’Oléron. 

À cette cause, Très Saint Père, nous avons bien voulu encore supplier, comme nous faisons par cette-ci, très affectueusement icelle Votre Sainteté à ce que le bon plaisir d’icelle soit à notre prière et requête lui accorder lesdites provisions apostoliques d’icelle abbaye avec toutes les dispenses requises et nécessaires, à la charge néanmoins qu’après la mort dudit de Maytie, évêque d’Oloron, icelle dite abbaye de Saint-Pé retournera en sa première règle et en se faisant elle nous fera plaisir très grand, à tant nous supplions le créateur, Très Saint Père, qu’il veuille icelle Votre Sainteté longuement préserver au bon régime et gouvernement de sa Sainte Église.

Écrit à Paris, le XVIe jour de mai [1611], votre bon et dévot fils, le roi de France et de Navarre,

Louis

Phélypeaux

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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  1. Le document comporte ici une erreur, l’évêque d’Oloron se nomme Arnauld de Maytie, le prénom de Jean lui est sans doute attribué en raison de ses liens avec l’évêque de Lescar Jean Pierre d’Abbadie. []

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (17 avril 2025). Texte 1009, année 1611, 16 mai, Louis XIII au pape Paul V. Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 17 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13rne


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