Le maréchal de Vitry à Richelieu, Aix-en-Provence, 13 janvier 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 1702, f^° 9-10. Texte original publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 69.

Monseigneur,

J’écris au Roi sur divers rencontres ordinaires des affaires de cette province et sur celui particulièrement du viguier de Marseille. Je vous supplie y vouloir apporter votre autorité et conseil qui tend toujours à la grandeur de Sa Majesté en tout et au maintien de ce qui lui appartient.

Pour vous, Monseigneur, je vous ai envoyé quelques mémoires qui regardent cette province, par le voyage d’un gentilhomme que je dépêchai d’Orgon, et maintenant je vous ferai savoir comme j’écris au Roi sur le sujet de la maladie extrême du sieur de Gasquy, gouverneur de Brégançon, afin que [si] Sa Majesté et vous, Monseigneur, le trouvez à propos, il lui plaise en gratifier le sieur chevalier de Montmeyan, le sieur de Montmeyan père m’ayant prié de cette recommandation, comme beau-père du dit Gasquy dont il s’agit. À vous en parler, Monseigneur, dans les sentiments que je puis avoir sur la connaissance de cette rencontre pour le service du Roi, Sa Majesté placera un bienfait en bon lieu quand elle obligera le sieur de Montmeyan, car il est tel qu’il n’y a pas un plus homme de bien dans la province et plus homme de parole par conséquent. D’ailleurs, la place n’est pas de grande conséquence, si bien que pour toute sorte de raisons, mon opinion est que s’il <…> arrive du malade, que cette grâce sera utile au service du Roi et servira grandement pour attirer les autres principaux de la noblesse en tout évènement par espérance de servir Sa Majesté. Néanmoins, il en sera tout ce que votre prudence si grande estimera à propos, me résignant en cette occasion et en toute autre à vos intentions que je suivrai toujours pour lois dans le service du Roi en cette charge, et dans le vôtre particulier en tout. Sur quoi, j’attendrai l’honneur de vos commandements comme de ce qui est contenu dans mes précédentes et vous supplierai très humblement de croire que je me ressens de plus en plus votre obligé pour le soin qu’il vous plaît avoir de moi, dont il me demeure des ressentiments que je ne saurais assez vous témoigner, mais quand vous me ferez l’honneur de me commander, vous connaitrez alors ce que vaut mon affection pour votre service très humble et que je suis comme à mon bienfaiteur de toute sorte de puissance, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Vitry

À Aix, ce 13^e janvier 1632.

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