Chaumejean (Michel, seigneur puis marquis de Fourilles)

Michel de Chaumejean († 1er avril 1667), seigneur puis marquis de Fourilles (ou Fourille, Forilles, Forville), dit aussi « Montreuil-Fourilles », est le fils cadet de Blaise de Chaumejean, premier marquis de Fourilles (en Auvergne), maréchal de camp, tué au siège de Montauban en 16211, et d’Hippolyte-Louise Piovene (ou Piovennes).

Nourri enfant d’honneur de Louis XIII, il est d’abord lieutenant au régiment des gardes françaises en mai 1617.

En 1620, il prend part à la bataille des Ponts-de-Cé, à la prise de Navarrenx et à la réduction du Béarn, réuni à la Navarre.

En 1621, il combat à Saint-Jean-d’Angély, à Clairac, et prend part à la bataille de Montauban, au cours de laquelle son père trouve la mort, et lui-même est blessé, avant de se rendre à Monheurt.

En 1622, il contribue à dégager l’île de Ré, et participe aux combats qui se livrent à Royan, Sainte-Foy, Nègrepelisse, Saint-Antonin et Montpellier.

Il sert au siège de La Rochelle en 1627-1628.

En 1629, il sert en Italie, au Pas-de-Suse, puis aux sièges de Privas et l’Alès.

Après l’édit de grâce pris en juin, il se rend en Hollande et participe au siège de Bois-le-Duc qui capitule le 14 septembre.

L’année suivante, il sert sous les ordres de Richelieu en Savoie et en Piémont, à la prise de Pignerol, où il commande les Enfants perdus des gardes. À la fin de l’année 1630, il est, comme Anne de La Fontaine de Lesches et comme Claude de Rouvroy de Saint-Simon, de ceux qui accompagnent Louis XIII à Versailles le 11 novembre, et qui assistent à une partie des événements qui font la journée des Dupes, et voient Richelieu l’emporter sur Marie de Médicis.

Par commission du 17 juin 1632, et sur la démission de son frère aîné, René de Chaumejean, marquis de Fourilles, il devient capitaine de la compagnie aux gardes.

Lors de la campagne de Lorraine en 1633, et du siège de Nancy, il lève une compagnie de chevau-légers.

En 1634, il se trouve encore engagé, à la tête de ses contingents, au sein de l’armée de Lorraine2. À l’automne, il se trouve, sous l’autorité du marquis de La Force, parmi les contingents employés dans la région de Donchery, non loin de Sedan3. Il se rend, en novembre, au secours de la ville d’Heidelberg.

Monsieur de Fourilles prend part à la bataille d’Avein le 20 mai 16354.

En 1642, après le siège de Perpignan, il obtient le commandement des sept compagnies du régiment des gardes qui prennent possession de Sedan.

Il est créé maréchal de camp par brevet du 10 mars 1649.

Par commission du 18 mars 1650, il prend le commandement du vieux palais de Rouen et reçoit l’autorisation de lever une compagnie franche pour y tenir garnison le 27.

En 1652, il sert dans l’armée du maréchal d’Hocquincourt. Par commission du 4 mars de la même année, il obtient le commandement d’une compagnie de trois cents hommes pour sa garnison.

Sous les ordres de Turenne, il prend encore part aux batailles de Landrecies, Condé et Saint-Ghislain en 1655.

Par commission du 14 février 1656, il accède à la lieutenance-colonelle au régiment des gardes et sert au siège de Valenciennes. Il est promu lieutenant-général des armées du Roi le 25 octobre de la même année.

M. Pinard indique que Louis XIV érige, en sa faveur, sa terre d’Auvrigny-la-Touche, en Poitou, en marquisat, sous le nom de marquisat de Fourilles, par lettres du mois d’août 1662, enregistrées au Parlement le 27 juin 16645.

Le 5 septembre 1662, il reçoit l’ordre de s’emparer de Belle-Île.

En août 1663, il est à nouveau employé à l’armée de Lorraine et contribue à la réduction de Marsal.

Le 18 janvier 1664, il reçoit des lettres l’envoyant servir en Italie sous les ordres du maréchal du Plessis-Praslin, mais la signature du traité de Pise, le 12 février, l’arrête à Lyon.

Il obtient également les charges de grand-maréchal des logis du roi et de conseiller d’État (par brevet du 20 juillet 1656).

En mars 1667, il se démet de la lieutenance-colonelle du régiment des gardes et de sa compagnie, que le Roi donne à son fils aîné, Jean-Jacques de Chaumejean.

Michel de Chaumejean de Fourilles avait épousé, le 19 janvier 1624, Marie Testu, fille de Louis Testu, chevalier du guet.

Voir aussi Louis Moréri, Le grand dictionnaire historique…, seconde édition, tome III, Bâle, chez Jean Brandmuller, 1733, p. 98 ;

M. Pinard, Chronologie historique-militaire… Paris : chez Claude Hérissant, 1760-1778, 8 volumes, tome IV, p. 240-242 et tome VI, p. 250 ;

père Anselme de Sainte-Marie et aliiHistoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France…, Paris, imprimerie de Firmin-Didot, 1879, p. 617.

Texte 1020,

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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  1. Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome I, p. 486 note. []
  2. Décompte des armées de Louis XIII engagées en Lorraine, 1634, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, tome 2, p. 474-475. []
  3. Voir le mémoire du marquis de La Force, Donchery, 2 octobre 1634, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Le trésor pillé du Roi…, année 1634, ouvrage cité, tome 2, p. 248-250, voir p. 249. []
  4. Voir Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, le « Récit de la bataille d’Avein », rédigé le 27 mai 1635, p. 261-275, voir p. 273. []
  5. La terre de Fourilles, en Auvergne, érigée en marquisat en faveur de Blaise de Chaumejean en 1610, avait été vendue en 1647. []

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (24 avril 2025). Chaumejean (Michel, seigneur puis marquis de Fourilles). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 16 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13t7l


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