Cardin Le Bret (v. 1558-1655), seigneur de Flacourt, Millaubourt, Fonrieux, etc., est le fils de Julien Le Bret, avocat établi à Gisors, et de Marguerite Viel. D’abord avocat général à la cour des aides de Paris entre 1590 et 1604, il devient à cette date avocat général au parlement de Paris. Il est aussi pourvu d’une charge de conseiller d’État ordinaire¹. Juriste renommé, il reçoit, le 13 novembre 1624, « commission […] afin d’ordonner concernant les usurpations faites par les ducs de Lorraine sur les Trois-Évêchés »², et de faire valoir les droits du Roi en Lorraine. La commission est rapidement complétée par une « Instruction à Messieurs Le Bret et de Lorme, touchant les affaires de Metz, Toul et Verdun du 7 décembre 1624 »³.

Secondé à la fois par Jean Delon, sieur de Lorme, trésorier de l’épargne, et par Pierre Dupuy, avocat au parlement de Paris, Cardin Le Bret effectue sa mission jusqu’au 31 juillet 1625. Il apparaît ainsi comme le « premier intendant des Trois-Évêchés »⁴. Les constatations de la commission Le Bret donnent lieu à un rapport présenté au conseil du Roi en 1626⁵.

Intendant d’armée en Lorraine en 1628, il est gratifié de la charge honorifique de premier président au parlement de Metz en 1633, sans en exercer les fonctions, dévolues à Antoine de Bretagne.

Théoricien de l’absolutisme, il compose son Traité de la souveraineté, paru en 1632, dans la directe lignée des Six livres de la République de Jean Bodin (1576) et du Traité des seigneuries de Charles Loyseau (1608). Ses œuvres ont fait l’objet de nombreuses rééditions au XVII^e siècle.

Il a épousé Marguerite Le Peletier de La Houssaye et meurt doyen des conseillers d’État, le 24 janvier 1655⁶.

Voir aussi Quentin Muller, Les intendances françaises de l’espace lorrain au XVII^e siècle (1619-1698), thèse de doctorat d’Histoire, sous la direction de Laurent Jalabert et d’Olivier Chaline, soutenue à l’université de Lorraine, le 27 octobre 2023, 2 volumes, voir tome 1, p. 63, 91 et tome 2, p. 5-7.

Textes 5, 756, 815, 849, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Michel Popoff (pub.), Prosopographie des gens du parlement de Paris (1266-1753) : d’après les ms. Fr. 7553, 7554, 7555, 7555 bis conservés au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, Paris, le Léopard d’Or, 2003, 2 volumes, tome II, p. 1030. [↩]
2. Le texte de la commission est donnée par Quentin Muller, Les intendances françaises de l’espace lorrain au XVII^e siècle (1619-1698), thèse de doctorat d’Histoire, sous la direction de Laurent Jalabert et d’Olivier Chaline, soutenue à l’université de Lorraine, le 27 octobre 2023, 2 volumes, tome 2, p. 5-7. [↩]
3. Le texte en est donné par Marie-Catherine Vignal Souleyreau, Richelieu et la Lorraine, Paris, éditions L’Harmattan, 2004, p. 367. [↩]
4. Quentin Muller, Les intendances françaises de l’espace lorrain…, thèse citée, tome 1, p. 150. [↩]
5. Marie-Catherine Vignal Souleyreau, Richelieu et la Lorraine, ouvrage cité, p. 371. [↩]
6. Michel Popoff, ouvrage cité, ibidem. [↩]