Louis Testu, chevalier du guet, à Richelieu, Paris, 23 février 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 802, f° 48. Original autographe.

Monseigneur,

La crainte que j’eut l’autre jour de vous importuner, vous voyant presser de partir pour aller à Versailles, m’empêcha de faire entreprendre de vous dire ce que j’avais résolu, qui était premièrement de vous remercier très humblement de vive voix de l’honneur que j’ai reçu de vous, en m’accordant le bénéfice de Chablis pour un de mes enfants, dont je me vois si malheureux que je ne pourrai jouir de l’effet de votre bonne volonté à cause des indultères [sic]. Mon contentement est que je reconnais par-là que vous me faites l’honneur de me tenir pour votre très humble serviteur.

Aussi, vous pourriez assurer, Monseigneur, que vous n’y serez jamais trompé et que je ne manquerai jamais à ce que je vous dois. Je voulais aussi vous parlez de ce qui se passe ici sur le service du Roi, dont je vous envoie le mémoire. J’ai fait voir au sieur Berruyer l’homme que le Roi m’a envoyé, qu’il a fait arrêter à Versailles, ainsi que me l’a ordonné Monsieur le garde des sceaux, lequel après l’avoir vu, a dit que ce n’était pas celui duquel vous m’avez fait donner le mémoire. Monseigneur, je l’avais bien cru ainsi, par ce que j’en avais pu apprendre, tant par son interrogatoire, qu’au logis là où il était logé, que ce ne pouvait être lui. Je ferai ce qui me sera possible pour le découvrir s’il vient ici, priant Dieu qu’il vous donne très heureuse et longue vie, en qualité de celui qui sera toute sa vie, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Testu

De Paris, le 23 février 1632.

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