Pierre du Vair, évêque de Vence, à Louis XIII, 1^er mars 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 1702, f° 21. Original. 

Sire,

Après avoir travaillé en ma charge par l’espace d’environ trente ans, et me trouvant maintenant chargé d’années et d’indispositions, j’ai estimé être à propos d’avoir recours à la clémence et bonté de Votre Majesté, comme je fais par la présente, pour la prier très humblement de me donner quelque soulagement en ma vieillesse et d’avoir agréable que mon neveu, présent porteur, obtienne de Votre Majesté cette faveur que de lui accorder la coadjutorerie de mon évêché avec future succession. Je crois, Sire, pour la connaissance que j’ai de sa vertu et de sa capacité, et de la preuve que j’en ai fait près de moi par l’espace d’environ trois ans et demi, qu’il servira bien et fidèlement Dieu et Votre Majesté aussi, et sur l’espérance que j’ai que vous ne m’éconduirez pas de la très humble et très instante prière que je vous en fais, je continuerai de prier Dieu journellement, Sire, de vouloir bénir la personne de Votre Majesté et votre Couronne des années de ses faveurs, votre très humble, très affectionné et très obéissant serviteur et sujet,

P. du Vair, évêque de Vence.     

De Vence, ce premier de mars 1632.

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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