Le duc Charles IV de Lorraine à l’évêque de Metz, Henri de Bourbon-Verneuil, Saint-Avold, 24 mars 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 9, f° 215. Copie ou mise-au-net de la main d’un secrétaire, sans signature.

Monseigneur,

Dans les départements qui se sont donnés aux troupes de l’armée que j’ai l’honneur de commander pour le service du Roi, j’ai toujours apporté tant de respect aux volontés de Sa Majesté et aux intérêts de Votre Altesse que j’ai pensé ne devoir pas craindre qu’il s’en dût faire ni recevoir aucune plainte.

Et s’il y a quelques logements dans ses terres, j’ai toujours fait connaitre à ceux qui m’en ont parlé de sa part la nécessité qui m’avait forcé de les y donner, telle que je n’eusse peu faire autrement sans faire un notable préjudice au service de Sa dite Majesté et à la subsistance de ses troupes, laquelle je m’assure que Votre Altesse étant affectionnée comme elle est au bien de ses affaires, serait bien marri de voir dissiper faute de logement, quand même ce serait avec quelque incommodité d’aucunes de ses terres.

Aussi, Monseigneur, serai-je toujours très disposé, hors cet inconvénient, de les retirer entièrement de tout ce qui appartient à Votre Altesse, la suppliant de croire que j’y vais travailler incessamment, même du coté de cette prévôté de Briey pour lui témoigner que je n’ay rien plus cher que l’honneur de ses bonnes grâces, que je tacherai toute ma vie de mériter par tous les très humbles services qu’elle doit attendre, Monseigneur, de ***.

Du camp de Saint-Avold, le 24 mars 1632.

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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