Texte 109, année 1632, 8 mai, le duc de Chaulnes à Richelieu

Honoré d’Albert, duc de Chaulnes, au cardinal de Richelieu, Amiens, 8 mai 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 1675, f° 201-202. Suscription au f° 202 v° :« à Monseigneur, Monseigneur le cardinal ».  Monseigneur,

J’ai reçu celle qu’il vous a plu m’écrire du sixième par laquelle vous me commandez de vous donner avis de l’état auquel est l’affaire de  <…>. Je vous dirai, Monseigneur, que le personnage qui s’en mêle m’a dit à son dernier départ qu’il ne reviendra plus que pour achever la chose, et que le voyage qu’il faisait n’était que pour satisfaire au commandement qu’on lui avait fait de venir visiter les personnes qui y servent, les fortifier dans leurs bonnes intentions, et pour s’informer encore de quelques particularités qui concernent ladite affaire, tellement que me voyant à la veille du temps qu’il nous avait manqué pour l’exécution, j’en attends à toute heure des nouvelles, avec d’autant plus d’impatience que je ne sais que le Roi et vous avez agréable ce service parce que, Monseigneur, le bruit de la venue de Sa Majesté en cette province pourrait bien obliger les marchands à envoyer le négociateur pour reconnaître s’il n’y a point de changement en l’affaire. Mais je ne juge pas par le rapport qu’il m’a fait de leurs desseins ou de la passion avec laquelle ils s’y attachent, qu’ils changent la résolution qu’ils ont prise dans la facilité même qu’ils y rencontrent, vu que voyant la disposition dudit négociateur, nous ne pourrons le faire agir de la façon que nous voudrons pour conserver cette intelligence.

Voilà, Monseigneur, ce que je puis avoir l’honneur de vous dire pour satisfaire à votre commandement, et en la rencontre de la venue de Sa Majesté, dont l’avis qu’il vous a plu me donner nous apporte une extrême joie, et d’autant plus que je me trouverai plus proche des occasions de vous rendre témoignage de mon très humble service, et de vous faire connaître que je suis véritablement, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Chaulnes.

D’Amiens, ce 8 mai 1632.

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (25 mai 2022). Texte 109, année 1632, 8 mai, le duc de Chaulnes à Richelieu. Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 1 novembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tpss


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