Le maréchal de Vitry à Richelieu, Aix-en-Provence, 14 juin 1632.
Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 1702, f° 57-58. Original, de la main d’un secrétaire, sauf la signature et la formule finale autographe. Suscription au f° 58 v° : « à Monseigneur, Monseigneur le cardinal ».
Monseigneur,
J’ai été atteint d’une fièvre tierce, dont j’ai eu six accès, et me lève maintenant, ayant été garanti dans le septième, Dieu merci. J’ai exécuté tous les ordres du Roi et celui de la tour le sera au premier jour.
En quoi j’ai rendu la plus forte obéissance aux commandements de Sa Majesté et à vos volontés que je ferai jamais en chose du monde, mais où il ira de votre désir, Monseigneur, je ne manquerai jamais à rien quel qu’il soit et pour difficile qu’il me puisse être, envoyant maintenant le régiment de mon fils, et en tirant une compagnie de Saint-Tropez que j’avais jointe à la garnison, qui de soi est fort faible, pour cette raison principalement n’y ayant que cinquante-neuf hommes, quoiqu’autrement considérable que Sisteron, où il y en a cent. Vous m’obligeriez, Monseigneur, bien fort, qu’il plût au Roi me la mettre jusques à 120 hommes, attendu son assiette, et que Sa Majesté me mandat cette sienne intention dans ma première dépêche, et d’ordonner au pays d’y satisfaire. Je m’adresse à vous en mes nécessités, Monseigneur, comme à l’auteur et conservateur de mon bien, et comme à celui de qui je suis par-dessus tout autre homme du monde, Monseigneur, votre très humble, très obéissant et très obligé serviteur,
À Aix, ce 14e juin 1632.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (26 mai 2022). Texte 163, année 1632, 14 juin, le maréchal de Vitry à Richelieu. Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 16 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tpua