Charles Le Roy, seigneur de La Potherie (ou Poterie), Mancy, Bailly (Brie), et La Marsillière (ou Marcillière, en Touraine), est le fils aîné de Claude Le Roy († 1593), seigneur de La Potherie, de Luzart, etc., et de Charlotte Pinon († 1637). Il est aussi le frère de Claude Le Roy de La Potherie, maître d’hôtel ordinaire de Marie de Médicis en 1611, envoyé à Metz en 1611 pour enquêter sur le séjour suspect des troupes du comte Pierre Ernest de Créhange ; de Nicolas Le Roy de La Potherie (1590-1646), conseiller en la grand-chambre du parlement de Paris, procureur de la table de marbre des eaux et forêts de France ; et l’oncle de Charles Auguste Le Roy de La Potherie (1634-1702), établi en Guadeloupe.

Il exerce d’abord les charges d’avocat au parlement de Paris et de substitut du procureur du Roi au Châtelet de Paris. Il est reçu conseiller au parlement de Paris le 9 décembre 1605¹.

Devenu procureur du Roi au Châtelet, il accède à l’office de maître des requêtes ordinaire de l’Hôtel le 20 juillet 1613, mais résigne sa charge en décembre 1623, après avoir été gratifié de lettres d’honneur².

Le 30 décembre 1630, il est nommé intendant de justice, police et finances en l’armée du Roi en Provence et doit se rendre, en compagnie d’Antoine Dreux d’Aubray, auprès des troupes du prince de Condé chargé, sur place, de réprimer des mouvements insurrectionnels³.

Au début de l’année 1632, Charles Le Roy de La Potherie s’alarme de l’état de la marine de la province. Il dénonce les libertés prises par les officiers, profitant des absences du duc de Guise, amiral des mers du Levant et gouverneur militaire de Provence, qui se serait arrogé d’excessives prérogatives. Dès le mois de mai, Richelieu se conforme à cet avis. Le duc de Guise est démis de ses charges et le gouvernement de Provence confié au maréchal de Vitry. Ce dernier apprécie peu M. de La Potherie, et n’hésite pas à faire un rapport peu flatteur de ce dernier à Richelieu⁴.

Conseiller d’État semestre (24 septembre 1632), en récompense des services rendus et de sa longévité au service du roi de France, il est encore envoyé, en compagnie de Charles de Machault, à Fontarabie vers la fin de l’été 1638⁵.

Conseiller ordinaire du Roi en ses conseils d’État privé et finances (1^er décembre 1641), il a le privilège de devenir, avec Charles de Machault, l’un des douze conseillers d’État ordinaires désignés pour préparer la réforme du Conseil en 1657. Il reçoit de Louis XIV la permission de siéger, avec voix délibérative, en toutes les cours de parlement du royaume et en toutes les autres cours, en qualité de conseiller d’État.

Il est également intendant de justice, police et finances à Caen (1639), puis à Rouen, et œuvre à une mise-en-place pacifique des mesures fiscales imposées par le Roi.

Il a épousé Renée du Tronchay († 1628), fille de Nicolas du Tronchay, sieur de Balade, et de Marie Le Bret ; puis, en secondes noces, Françoise Frézon, veuve de Pierre de Creil.

Il décède le 17 novembre 1661.

De son premier mariage sont issus : Charles Le Roy († 1653), seigneur de La Potherie, enseigne de la mestre de camp au régiment de Nerestang (charge dont il démissionne le 29 juin 1632) puis gentilhomme ordinaire de la Chambre du duc Gaston d’Orléans ; Claude Le Roy, seigneur de Chandenanche et de La Potherie, président en la cour des aides du Dauphiné, à Vienne, en 1638 ou 1641, puis président à mortier au parlement de Metz en 1661, qui épouse, en 1635, Marie de Creil (fille de Pierre de Creil et de Françoise Frézon, qui a épousé son père en secondes noces), puis, en 1685, Marie Parlier⁶) ou Porlier⁷ ; Pierre Le Roy, seigneur de Marsillière (ou Marcillière), en Touraine ; Robert Le Roy, seigneur de La Potherie, chevalier des ordres du Roi, intendant de Provence, qui épouse, en 1651, Anne de Moucy. Charles Le Roy de La Potherie et Renée du Tronchay ont également trois filles, toutes religieuses : Marie, à Chelles ; Renée, en l(abbaye du Trésor ; Françoise, en l’abbaye de Malnoue.

Textes 27, 33, 123, 290, 328, 398, 644, 705, 763, 771, 865, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Michel Popoff (pub.), Prosopographie des gens du parlement de Paris (1266-1753) : d’après les ms. Fr. 7553, 7554, 7555, 7555 bis conservés au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, Paris, le Léopard d’Or, 2003, 2 volumes, t. 2, p. 923. [↩]
2. Ibidem. Selon François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, les lettres de provision pour la charge de maître des requêtes ordinaire de l’hôtel du Roi dont bénéficie Charles Le Roy de La Potherie portent la date du 18 avril 1613, après la démission en sa faveur de François Tardieu, seigneur de Melleville. Voir François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Recueil des généalogies pour servir de suite ou de supplément au dictionnaire de la noblesse…, tome XIV ou second des suppléments, Paris, chez M. Badiez, 1784, p. 549-551. [↩]
3. Voir les instructions données au prince de Condé envoyé en Provence, du 2 janvier 1631, dans Pierre Grillon – éd. -, t. VI, Les papiers de Richelieu : section politique intérieure, correspondance et papiers d’État. Tome VI : 1931, Paris, A. Pédone, 1985, p. 15, voir aussi p. 95, 140-141, 299, 435-436 et p. 647. [↩]
4. Marie-Catherine Vignal Souleyreau(éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu. Au faîte du pouvoir : l’année 1632, Paris, L’Harmattan, 2007, p. 47-48. [↩]
5. Denis-Louis-Martial Avenel -éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, t. VIII, p. 345. [↩]
6. Selon La Chesnaye-Desbois, ibidem. [↩]
7. Michel Popoff, ibidem. [↩]