Le duc Henri de Montmorency à Richelieu, Pézenas, 4 juillet 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 1628, f° 138-139. Original autographe. Suscription au f° 139 v° : « à Monsieur, M. le cardinal de Richelieu ».

Monsieur,

Je ne pouvais recevoir de joie pareille à celle que votre lettre m’a donnée, me faisant l’honneur de m’assurer que le Roi est satisfait de ma conduite. Je lui rends compte de l’état de cette province et des ordres que j’y ai donnés, conformes à ses commandements.

Pour ce qui regarde les États, je crois être obligé de vous dire que les nouvelles propositions qui vous ont été faites viennent purement de M. d’Hémery, mais qu’il est vrai que m’ayant dit qu’il se rencontrait plusieurs impossibilités en la conclusion du traité des commissaires, et particulièrement que l’intention du Roi et la vôtre étaient que cette affaire fut réduite au point où il la prétend conduire, je lui prétextai que j’avais toujours une obéissance parfaite aux commandements de Sa Majesté et à vos volontés. Je demeure dans le même sentiment, et l’aurai toujours semblable aux choses qui regardent votre satisfaction. Les assurances qu’il vous plut me donner de l’amitié de M. le maréchal d’Effiat me donnent la liberté de vous supplier de lui promettre mon entière affection et mon service. Je suis bien assuré de ne m’en être point éloigné, depuis ce qui se passa à Montceaux par votre commandement. Je me réjouis infiniment des heureux succès des affaires du Roi dans la Lorraine et de la glorieuse part que vous y avez, surtout de la parfaite santé de Sa Majesté, et j’en rends des millions de grâces à Dieu, et vous demande celle qu’il vous plaise de me croire très fidèlement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Montmorency

À Pézenas, le IIII juillet 1632.

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