Le duc de La Valette à Richelieu, Montauban, 1^er août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 1743, f° 59-62. Original autographe. Suscription au f° 62 v° : « à Monsieur, M. le cardinal duc de Richelieu ».

Monsieur,

Bien que je dusse craindre de vous importuner, me donnant trop souvent l’honneur de vous écrire, je ne trouve pas pourtant que je me doive laisser surmonter par cette appréhension, puisque les occasions s’offrant de vous assurer, Monsieur, de mon très humble et très fidèle service, et de vous faire paraître le vif ressentiment que me donnent les grandes obligations que je vous ai, je ne les pourrai laisser passer sans regret.

C’est ce qui me fait vous supplier très humblement par M. le comte de Maillé de me faire l’honneur de croire que, non seulement dans ces occurrences qui regardent le service du Roi, je vous servirai au prix de mon sang, mais aussi dans celles qui regarderont ou qui toucheront le vôtre et vos intérêts, vous jurant, Monsieur, que si j’avais autant de moyen de le faire utilement, comme j’en ai de désir, toutes choses iraient toujours selon vos souhaits, et que je mettrais ma vie de bon cœur pour les voir réussir de bien en mieux, afin d’y contribuer quelque chose et de me donner le contentement de ne vous être pas inutile. M. le duc d’Épernon est dans les mêmes résolutions, ainsi que vous apprendrez par ce porteur, auquel remettant, Monsieur, de vous dire les nouvelles de ces quartiers, je finirai cette lettre par les assurances de ma fidèle obéissance, comme je veux finir ma vie dans la qualité, Monsieur, de votre très humble, très obéissant, très fidèle et très obligé serviteur,

le duc de La Valette

De Montauban, ce 1 août 1632.

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