Louis d’Arpajon à Richelieu, Sarrebruck, 1^er août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 805, f° 3-4. Original de la main d’un secrétaire, sauf la signature. Suscription : « à Monseigneur, Monseigneur le cardinal ».

Monseigneur,

Dans notre extrême affliction¹, tout ce qui me peut consoler, c’est de renouveler tous nos soins pour rendre moins inutilement à Votre Éminence le très humble service que je lui dois.

J’espère, Monseigneur, que l’armée du Roi se maintiendra, attendant l’honneur de ces commandements de Votre Éminence que j’attends impatiemment, trouvant dans les lettres de Monseigneur l’électeur de Trèves et dans nos ordres des contrariétés et des difficultés qui nous embarrassent, dans l’appréhension de faillir. Nous allons présentement, avec les troupes que j’ai avec moi notre droit chemin, où il nous a été commandé. M. le comte de La Suze est sur la main droite, plus proche du Rhin. Je ne le crois pas si avancé que nous, qui serons, s’il plaît à Dieu, lundi, au-delà de Vaudrevange. Votre Éminence me fera, s’il lui plaît, l’honneur de croire que je n’ai point de passion pour l’honneur de son service que je n’ai vie ni bien que je ne m’estime heureux d’y employer, que ma plus grande passion c’est d’avoir l’honneur d’être près de la personne de Votre Éminence pour tâcher de me rendre digne du nom, Monseigneur, de votre très humble, très obéissant et très fidèle serviteur,

Arpajon

Du camp de Sarrebruck, ce dimanche premier d’août 1632.

1. Le maréchal d’Effiat vient de mourir. [↩]

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