Henriette-Marie de France (1609-1669), benjamine du roi Henri IV et de Marie de Médicis, la plus jeune des sœurs de Louis XIII, a épousé, en 1625, l’héritier du trône d’Angleterre, qui accède à la couronne la même année sous le nom de Charles Ier.
En 1629-1630, une part importante de l’entourage de la reine d’Angleterre, en particulier, la duchesse de Chevreuse, François de Rochechouart, chevalier de Jars, Walter Montaigu, Robert Philip, confesseur de la souveraine, ou Marguerite Courtin, dame de Vantelet, sa première femme de Chambre, prennent part aux intrigues ourdies par le marquis de Châteauneuf, ambassadeur extraordinaire du roi de France à Londres. Les relations entretenues par Henriette-Marie de France et son entourage, avec Richelieu, se dégradent encore sensiblement en 1631, avec l’exil de Marie de Médicis aux Pays-Bas espagnols.
À partir de 1635 et de l’entrée en guerre ouverte de la France contre l’Espagne, la situation se renverse pourtant. La reine d’Angleterre, avec le soutien d’Henry Rich, comte de Holland, et d’Algernon Percy, comte de Northumberland, se montre moins hispanophile, et favorable à un retour en France de Marie de Médicis1.
Mais ses atermoiements et son attentisme conduisent à un nouvel éloignement de la reine d’Angleterre, et à un énième revirement antifrançais, en 1637. En juillet, l’abbé Scaglia et un agent bruxellois arrivent à Londres et proposent à Charles Ier d’adhérer à un complot contre Richelieu. Quelques mois plus tard, c’est au tour de Louis de Monsigot, second secrétaire des commandements du duc d’Orléans, proche de Jacques Le Coigneux, de se rendre en Angleterre pour négocier le retour de la reine mère à Paris.
Henriette-Marie de France exerce alors une influence croissante sur le Roi, grâce au soutien que lui apportent Francis Cottington, chancelier de l’Échiquier, Willian Laud, archevêque de Cantorbery, et Francus Windebank, secrétaire d’État2.
De l’union de Charles Ier d’Angleterre et d’Henriette de France naissent Charles, en 1630, prince de Galles futur Charles II ; Marie Henriette en 1631 ; le futur Jacques II en 1633. La reine accouche encore d’une fille, Élisabeth, le 29 décembre 1635. Puis naissent Anne en 1637, Catherine en 1639, le prince Henri de Gloucester en 1640 et Henriette, en 1644, qui épouse en 1661 son cousin Philippe de France (1640-1701), duc d’Orléans.
Voir aussi le comte de Baillon (éd.), Lettres inédites de Henriette Marie de France, reine d’Angleterre, deuxième édition revue, Paris, Émile Perrin, 1884.
- Voir Maxim Boyko, « Richelieu face aux turbulences révolutionnaires en Angleterre (1637-1642) » », Histoire, Économie & Société, 42e année, 2023/1, p. 7-27, voir p. 11. [↩]
- Maxim Boyko, article cité, p. 11-12. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (31 mai 2022). France (Henriette-Marie de, reine d’Angleterre). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 16 septembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tpx0