Marie du Cambout de Coislin à Richelieu, Loches, 13 janvier 1642.

Bibliothèque Interuniversitaire de la Sorbonne, coll. Richelieu, vol. 18, f° 26-27. Original autographe. Pour le classement : « Marie du Cambout, cousine de Richelieu à Richelieu, 13 janvier 1642 ».

Monseigneur,

Pour comble de mes malheurs, je viens de perdre Monsieur le duc d’Épernon dont je ressens la perte avec autant de douleur que j’y suis obligée par les témoignages que j’avais reçus de sa bonté.

Parmi tant de déplaisirs, Monseigneur, je ne puis avoir recours qu’à votre seule protection. Je la vous demande les mains jointes et pour Messieurs ses petits-enfants¹ qu’il a recommandée [sic] à Votre Éminence dans la confiance qu’il avait en l’honneur de vos bonnes grâces. Ce sont des personnes qui me sont si chères, Monseigneur, et que j’ai tant de sujets d’aimer que j’ose vous supplier très humblement de les vouloir considérer et me faire l’honneur de croire que tant que mes malheurs me laisseront dans le monde, je conserverai le désir de faire paraître à Votre Éminence combien je suis, Monseigneur, votre très humble, très obéissante et très obligée cousine et servante,

Marie du Cambout

De Loches, ce 13^e janvier 1642.

1. Si Marie du Cambout de Coislin  n’a pas d’enfants de son mariage avec le duc de La Valette, fils du duc d’Épernon, de l’union de ce dernier avec Gabrielle-Angélique de Bourbon sont issus Louis Charles Gaston, né à Metz le 14 avril 1627, par la suite duc de Candale, pair de France, gouverneur d’Auvergne, lieutenant général des armées du Roi, décédé sans alliance, à Lyon, le 28 janvier 1658 ; et Anne Louise Christine, née vers 1625, qui entre dans les ordres pendant la Fronde, se fait carmélite du faubourg Saint-Jacques, sous le nom de sœur Anne-Marie de Jésus, et décède le 22 août 1701. Le duc de Candale, quant à lui, n’a pas eu d’enfants de son mariage avec Anne d’Halluin. [↩]

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