Arnaud (ou Armand) II Dangereux (ou Le Dangereux), seigneur de Beaupuy (en Gascogne), comte de Maillé, est apparenté au lignage des Maillé-Brézé. Il est le fils d’Arnauld (ou Armand) Dangereux, seigneur de Brignemont et de Beaupuy, comte de Maillé du fait de son épouse, Marguerite Hurault de Cheverny († 1614), déjà veuve une première fois de Guy de Laval, baron de Maillé et de Rochecorbon, marquis de Nesle, puis veuve une seconde fois d’Anne d’Anglure, seigneur de Givry.

Arnaud II Dangereux vend, en 1616, le comte de Maillé à Charles d’Albert, époux de Marie de Rohan-Montbazon (descendante du comte Guy XVI de Laval) qui en obtient l’érection en duché-pairie, sous le nom de Luynes. Arnaud II Dangereux reste cependant désigné, par la suite, par le titre de comte de Maillé. La mention figure sur une déclaration qu’il effectue en 1623 au sujet de la cession et transport des droits héréditaires de son fils unique, François Dangereux, écuyer¹. Le comte de Maillé est alors domicilié à Paris, paroisse Saint-Eustache, en l’hôtel d’Épernon. Il est l’émissaire régulier du duc d’Épernon à la fin des années 1620 et au cours des années 1630. Le duc d’Épernon le dépêche au maréchal de Bassompierre en 1629² puis auprès de Louis XIII à la fin du mois de juin 1632³. Il est également envoyé par le duc de La Valette à Richelieu au mois d’août⁴. En novembre 1633, le duc d’Épernon lui adresse un Advys de la première action menée contre Henri d’Escoubleau de Sourdis à l’occasion du différend qui oppose le gouverneur des Trois-Évêchés à l’archevêque de Bordeaux⁵. Le comte de Maillé sert encore le duc de La Valette en qualité d’émissaire après le décès du duc d’Épernon (1642). Il est à noter que François Dangereux, comte de Beaupuy, guidon d’une compagnie de gendarmes en 1642, se compromet dans les intrigues du duc de Beaufort l’année suivante. François Dangereux doit alors quitter le France. Il trouve refuge en Italie, mais il est arrêté à Rome et incarcéré jusqu’en 1649. Libéré, il finit ses jours, fou, chez son père, en Gascogne.

Voir aussi M. Jouglar, « Notice sur le bourg et le château de Beaupuy (Tarn-et-Garonne)”, Bulletin archéologique publié sous la direction de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, tome 1^er, n° 1, juillet 1869.

Textes 241, 273, 848, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Le document est conservé aux Archives Nationales, Minutier central, cote MC/ET/XXIII/261. [↩]
2. Michel Le Vassor, Histoire du règne de Louis XIII…, nouvelle édition, tome troisième, Amsterdam, aux dépens des associés, 1757, p. 376. [↩]
3. Voir le courrier que le duc d’Épernon adresse à Richelieu, de Montauban, le 1er juillet 1632, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 298, translation publiée en ligne, texte 848. [↩]
4. Voir le courrier que le cardinal de La Valette adresse au cardinal-ministre le 1^er août 1632, translation publiée en ligne, texte 241. [↩]
5. Le document est conservé à la bibliothèque de l’Arsenal, Manuscrit MS-3563, f° 8. [↩]