Pierre-Antoine de Trégoin (ou Trégouin) (v. 1600-1663), seigneur de Ricardelle, est le fils aîné de Pierre de Trégoin, seigneur de Ricardelle, consul de Narbonne en 1604, et d’Isabeau de Castillon. Son frère cadet, François de Trégoin de Ricardelle est l’un des chanoines de la ville. Il peut être confondu avec son parent Pierre-Antoine de Trégoin, seigneur de Prat et de Cest.

Au mois de juillet 1632, mestre des camps et armées du Roi, il réunit des troupes pour arrêter l’avancée du duc de Montmorency, entré en rébellion. Il s’oppose alors au gouverneur de Narbonne, Henri de Thézan de Saint-Geniès, qui a choisi de suivre le gouverneur du Languedoc et le duc d’Orléans¹. En récompense, il est nommé lieutenant général du Roi au gouvernement de Narbonne le 12 octobre 1632.

Il obtient un brevet de maréchal de camp en date du 12 janvier 1654, mais il n’est peut-être jamais reçu, ne figurant pas au tome VI de M. Pinard.

Puis il exerce les fonctions de lieutenant des maréchaux de France à Narbonne en 1661, ayant reçu commission de ces derniers, le 12 avril, « pour connaître des querelles et différends des gentilshommes du diocèse de Narbonne »².

Il a épousé Claire de Cazalèdes, dont il a plusieurs filles. Ont été identifiées Priscille de Trégoin baptisée le 16 janvier 1633, qui épouse, le 11 juin 1651, son parent, Hercule de Trégoin, seigneur de Malves (ou Malvesi, Malvezy, Malvezi, Malvezy) et Saint-Amans, puis, devenue veuve, Charles de Bourcier du Barry, marquis de Saint-Aunais (ou Saint-Aunès), dont elle apparaît encore veuve en 1708 ; Marie Catherine de Trégoin, baptisée le 21 octobre 1634, qui épouse Paul de Massia, receveur des tailles au diocèse de Narbonne ; Anne Françoise de Trégoin, baptisée le 4 juillet 1637 ; Gabrielle Théodore de Trégoin, baptisée le 11 juin 1640³.

Voir aussi Ville de Narbonne : inventaire des archives communales antérieures à 1790… série BB, tome II, Narbonne, E. Caillard, 1877, p. 791 pour la mention du veuvage, en 1708, de Priscille de Trégoin ;

Louis de La Roche, Noblesse du Languedoc…, tome premier, Montpellier, Félix Seguin, et Paris, Firmin Didot et E. Dentu, 1860, p. 503.

Concernant l’importance de la famille Trégoin de Ricardelle à Narbonne, voir aussi Gilbert Larguier, Le drap et le grain en Languedoc, Narbonne et Narbonnais (1300-1789), Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, 1999, p. 910-1006.

Textes 274, 883, 896, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Voir Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 323, translation publiée en ligne, texte 883. [↩]
2. Charles de Baschi, marquis d’Aubais, Pièces fugitives pour servir à l’histoire de France…, tome 1, 2^ème partie, Paris, chez Hugues-Daniel Chaubert et Claude Hérissant, 1759, p. 292, ouvrage disponible sur la plateforme Gallica, consulté le 02/09/2024. [↩]
3. Les actes de baptême sont conservés aux registres de la paroisse Saint-Paul de Narbonne, accessible en ligne, sur le site internet des Archives départementales de l’Aude, cote 100NUM/AC262/GG32 couvrant la période 1627-1652, voir pages 63, 96, 159 et 246 du document microfilmé mis en ligne, consulté le 02/09/2024. [↩]