Du Hous (ou du Houx) à Richelieu, [Paris, de la Bastille], fin mars 1632.
Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 804, f° 90. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 141.
Monseigneur,
J’ai été tellement surpris au retour de Lorraine, où M. de Nemours m’avait envoyé, que je n’ai pu avoir cet honneur de vous aller trouver pour vous rendre compte de mon voyage. En ayant donc été retenu par le chevalier du guet [Louis Testu], qui m’a mis à la Bastille, j’ai cru qu’on me jugeait coupable de quelque mauvaise action, mais ma conscience ne m’en reprochant aucune, et la longueur de ma captivité n’ayant point donné lieu de trouver à redire à ma vie, me donne cette hardiesse de vous supplier très humblement que je ne sois pas si malheureux qu’ayant trouvé l’occasion de vous servir et ayant eu charge de vous parler, que je ne rende à Votre Éminence ce témoignage de mon sentiment. Mes paroles ne sont point intéressées par la considération de ce qui me touche. Je vous ferai connaître cette vérité si vous l’avez agréable, et m’estimerai le plus heureux et le plus glorieux de tous les hommes si vous me faites l’honneur de me croire, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur,
Du Hous
