Archives de catégorie : Translations année 1639 octobre

Translations des textes issus de la correspondance et des papiers d’État du cardinal de Richelieu, datant du mois d’octobre 1639, après transcription des manuscrits originaux

Texte 719, année 1639, 10 octobre, Monsieur de Roquepine au comte de Chavigny

Gilles du Bouzet, seigneur de Roquepine, à Léon Bouthillier, comte de Chavigny, Metz, 10 octobre 1639.

Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance politique Lorraine, vol. 31, fol. 225-226. Original autographe. Suscription au verso du fol. 226 : « à Monsieur, Monsieur de Chavigny, conseiller du Roi en ses conseils, secrétaire de ces commandements, à la cour ». D’une écriture différente, pour le classement : « M. de Roquepine, Metz, 10 octobre 1639, demande le remboursement des sommes qu’il a été obligé d’emprunter pour faire subsister la garnison de la citadelle de Metz ».

Monsieur,

Je répondrai bien mieux aux regrets que vous me témoignez avoir de la perte de Monseigneur le cardinal de La Valette qu’aux offres qu’il vous a plu me faire par la lettre dont vous m’avez honoré. Ma douleur m’empêche de songer à mes intérêts, et me fournit de paroles pour me plaindre, mais c’est assez, Monsieur, que vos sentiments vous fassent connaître combien les miens doivent être grands d’avoir perdu un maître d’une si haute vertu qui m’honorait de sa bienveillance. Je n’aurais plus que des remerciements très humbles à vous faire de celle qu’il vous plaît me témoigner en cette malheureuse rencontre. Si la mauvaise réputation que je me serais acquise d’avoir emprunté le bien d’autrui et ne le rendre pas ne me contraignait de poursuivre le remboursement des sommes que j’ai avancées par l’aide de mes amis pour faire subsister depuis trois ans la garnison de la citadelle en un temps qu’il fallait avoir bon nombre de soldats, les faire venir de bien loin pour s’y pouvoir fier, et qui n’eussent pas demeuré s’ils ne fussent été bien payés. M. de Campels vous représentera plus particulièrement notre misère, à laquelle j’implore celui qu’il vous a plu m’offrir et vous jure que vous ne sauriez départir vos faveurs et assistances à personne qui soit plus véritablement, ni avec tant de passion que moi, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Roquepine

À Metz, le 10 octobre 1639.

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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Texte 718, année 1639, 5 octobre, Monsieur de Roquepine au comte de Chavigny

Gilles du Bouzet, seigneur de Roquepine, à Léon Bouthillier, comte de Chavigny, Metz, 5 octobre 1639.

Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance politique Lorraine, vol. 31, fol. 217-218. Original autographe. Suscription au verso du fol. 218 : « à Monsieur, M. de Chavigny, conseiller du Roi en ces conseils, et secrétaire de ces commandements, à la cour ». D’une écriture différente, pour le classement : « M. de Roquepine, Mets, 5 octobre 1639 ».

Monsieur,

L’assurance qu’il vous a plu me donner en mon affliction de l’honneur de votre bienveillance m’oblige si étroitement qu’il ne sera jour de ma vie que je n’en aie le ressentiment que je dois avec une volonté parfaite de vous rendre mes très humbles services. Lorsque M. de Tréville est arrivé ici, je dépêchai un courrier vers Monseigneur le cardinal de La Valette pour l’avertir que j’ai retenu prisonnier un homme qui m’a porté une lettre du gouverneur de Luxembourg [Jean de Beck], lequel me demandait réponse de cela que M. de La Valette m’avait écrite1. Je n’ai pas voulu différer sur la manière nouvelle de faire partir ledit courrier, tant pour remercier le Roi de la bonté qu’il lui a plu me témoigner par l’envoi dudit sieur de Tréville, que pour vous supplier très humblement, Monsieur, d’avertir Sa Majesté et Son Éminence de la détention dudit homme, et les assurer qu’il n’y a rien à craindre pour cette place, et que je la remettrai entre les mains de telle personne qu’il plaira à Sadite Majesté me commander.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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  1. Monsieur de Roquepine n’est pas encore informé du décès à Rivoli, en Italie, du cardinal de La Valette, le 28 septembre. []