Mignon (le sieur)

M. Mignon est l’intendant du marquis de Châteauneuf à Paris. Fin février 1633, il est arrêté en même temps que ce dernier par Marin Amelon de Boislorée1.  Ses effets sont saisis à son domicile, voisin de celui du garde des sceaux2. Mignon est incarcéré, sous la surveillance de Louis Testu, puis libéré dès la fin avril3.

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  1. Voir l’ordre d’arrestation du marquis de Châteauneuf, adressé le 25 février 1633, à Marin Amelon de Boislorée, translation publiée en ligne, texte 988. []
  2. Rapport de Boislorée à Léon Bouthillier de Chavigny, vers le 25 février 1633, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Richelieu à la conquête de la LorraineCorrespondance : 1633, Paris, L’Harmattan, 2010, p. 107. []
  3. Ordre d’élargissement de Mignon, donné à Louis Testu, chevalier du guet, de Chantilly, le 28 avril 1633, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Richelieu à la conquête de la LorraineCorrespondance : 1633, ouvrage cité, p. 213. []

Texte 987, année 1633, 25 février, instructions pour Marin Amelon de Boislorée

Instructions pour Marin Amelon de Boislorée, [25 février 1633].

Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, t. IV, p. 428 ; Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Richelieu à la conquête de la LorraineCorrespondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 107, la transcription a été complétée d’après la minute de la main de Léon Bouthillier conservée au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 807, f° 25. 

Pour couvrir le voyage de Boislouet à Paris, il est besoin que le Roi envoie le jeune Lucas à M. le garde des sceaux pour lui dire qu’il sait assurément que Soret doit venir coucher au pont de Neuilly, à une maison écartée, savoir s’il y a danger d’y envoyer un exempt de ses gardes, avec douze archers, sur le soir, pour le prendre. Il répondra qu’il est bon de le faire ; et sur cela le Roi donnera la cravache à Boislouet, lui dira qu’il se prépare pour aller saisir Soret, qu’il faut partir à quatre heures, et qu’il trouvera au pont celui qui lui a donné l’avis avec Lucas, qui lui fera savoir ce qu’il a à faire, afin que ledit Boislouet puisse plus sûrement exécuter l’affaire avec les douze archers, on lui donnera Fihart [Filiard], qu’on a envoyé quérir pour cet effet.

Amelon (Marin, seigneur de Boislorée)

Marin Amelon de Boislorée (ou Boisloré, Boislaurier, Boislouet, Boisloué, Boisloiré), de confession protestante, est un gentilhomme d’origine bretonne. Il travaille d’abord au service du roi Jacques Ier d’Angleterre, dont il obtient la charge d’écuyer du corps, et mène, au nom du souverain britannique, des négociations auprès des principaux chefs huguenots en France au cours des années 1610, en particulier en 1612 et en 1614-1615.

Il passe au service de l’ambassade de France à Londres vers 1618, puis à celui de Richelieu1. Il est temporairement attaché au service d’Henriette de France devenue l’épouse du roi Charles Ier2.

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  1. Maxim Boyko, Représenter le roi au sortir du XVIesiècle : France et Angleterre en quête d’art diplomatique (1610-1642), Paris, Classiques Garnier 2025, p. 403, 422, 434-441 ; Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome II, p. 760 et tome IV, p. 683. []
  2. Pierre Grillon (éd.), Les papiers de Richelieu, section politique intérieure, correspondance et papiers d’État. Tome II : 1627, Paris, éditions A. Pédone, 1977, p. 697. []

Séguier (Pierre, seigneur de Sorel, dit “Soret”)

Pierre III Séguier († 1638), seigneur de Sorel, dit « Soret », marquis d’O, est le fils aîné de Pierre II Séguier († 1602), seigneur de Sorel et baron de Saint-Brisson, lieutenant civil en la prévôté de Paris, et de Marie du Tillet, fille de de Jean du Tillet, seigneur de La Bussière. Il est le frère de Louis Séguier, baron de Saint-Brisson, dit « le prévôt de l’Île », prévôt de Paris et de l’Île-de-France, ou prévôt des maréchaux.

En 1600, il se compromet dans un duel à Bourges, où il tue son adversaire de manière déloyale1. L’affaire, de notoriété publique, scandalise et entache l’honneur familial. Son oncle, Antoine Séguier, lui permet cependant de se racheter une conduite en lui obtenant une charge de conseiller au parlement de Paris en décembre 1602. Son cousin et homonyme, futur garde des sceaux et chancelier de France, la lui rachète en 1612, année au cours de laquelle « Soret » épouse Marguerite de La Guesle2.

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  1. Yannick Nexon, Le chancelier Séguier (1588-1672) : ministre, dévot et mécène au Grand Siècle, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2015, p. 40. []
  2. Leur fille, Louise-Marie Séguier épouse par la suite Louis-Charles d’Albert, duc de Luynes après son père, Charles d’Albert († 1621), favori de Louis XIII : père Anselme de Sainte-Marie et aliiHistoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France…, troisième édition, tome sixième, Paris, par la Compagnie des libraires associés, 1730, p. 566. []

Texte 986, année 1635, vers le 15 juin, le duc d’Orléans au comte de Chavigny

Le duc d’Orléans au comte de Chavigny, vers le 15 juin 1635.

Collection particulière, aimable communication de M. Bertrand Thierry des Épesses. Original autographe non-daté. Au dos du présent document figure une suscription, de la main du duc d’Orléans, comme le corps de la lettre : « à Monsieur Boutillier, conseiller du Roi mon seigneur en ses conseils d’État, secrétaire de ses commandements et mon chancelier ». Pour le classement a été portée la mention « 1635 ».

Le quantième de la lettre peut être précisé grâce à une lettre que le comte de Chavigny adresse à Louis XIII, de Rueil, le 15 juin 1635, original autographe conservé au Ministère des Affaires étrangères, coll. Mémoires et Documents France, vol. 813, f° 29, se rapportant à l’état de santé de Richelieu, et dont la transcription a été publiée dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, p. 307-308. 

Monsieur Boutillier,

J’envoie Briançon pour savoir des nouvelles de la santé de mon cousin le cardinal de Richelieu. Je ne lui écris point à cause que j’aurais peur qu’il ne me voulût faire réponse et que cela ne lui fît tort à sa santé. C’est pourquoi je me contenterai de lui faire mes compliments par la bouche du porteur, lequel vous présenterez, et le ferez dépêcher le plus tôt qu’il sera possible afin que je sache bientôt des bonnes nouvelles comme je l’espère. Outre la charge que j’ai donné [sic] à Briançon, je vous charge encore de témoigner à mon dit cousin la peine où je suis de son mal et de l’assurer toujours de mon affection. Et cependant, assurez-vous que je suis, Monsieur Boutillier, votre bien bon ami.

Gaston

Texte 985, année 1632, 20 août, Louis Testu à Richelieu

Louis Testu à Richelieu, Paris, 20 août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 802, f° 382. Original autographe, dont la transcription a été publiée dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 398-399.

Monseigneur,

La lettre que vous écrivent MM. de Bullion et Bouthillier1 vous apprendra le sujet du voyage de ce courrier, est premier que le Roi paraît y avoir eu quelque avis pareil à celui dont j’envoie le billet à M. le garde des sceaux [le marquis de Châteauneuf], et lui en avais même touché quelque chose. Il dépendra de votre prudence ce que vous croyez être à propos de faire sur ce sujet, et un gentilhomme du sieur marquis de Rosny, qui, je crois, n’y a personne, mais, néanmoins, il lui en pourrait faire. Outre, M. le Comte, à qui j’en ai communiqué, n’a pas été d’avis de rien résoudre sur cette affaire que Sa Majesté n’en ait été avertie, et m’a commandé d’en écrire, ne l’ayant pu faire à cause de son indisposition. 

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  1. Allusion à la lettre du 18 août, translation publiée en ligne, texte 982. []

Texte 984, année 1632, 20 août, le maréchal de La Force à Richelieu

Le maréchal de La Force à Richelieu, Pont-Saint-Esprit, 20 août 1632.

Bibliothèque Interuniversitaire de la Sorbonne, coll. Richelieu, vol. 15, fo 125. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 398.

Monseigneur,

J’ai un extrême contentement du bon succès des armes du Roi, ainsi que vous l’apprendrez par le sieur de La Contour, capitaine au régiment de Vaubecourt, qui était en l’action. J’avais un si grand désir qu’il se pût faire quelque bon effet que j’avais bien recommandé à ces messieurs, si l’occasion s’en pouvait présenter, de ne la perdre pas, et vous assure qu’ils s’y sont tous très dignement portés. Le vicomte de Lestrange avait rassemblé tout ce qu’il avait pu, et même avait avec lui, outre les siennes, quatre compagnies de Naves, et faisait bruit de douze cents hommes qui devaient encore le joindre le lendemain. Il n’y a point de doute, Monseigneur, que ce coup est fort important, et qui apporte un grand étonnement partout. Ledit de Lestrange est en telle réputation de-deçà que, quand ils oyent dire [sic] qu’il a été défait, et qu’il est pris, ils croient que tout est perdu. J’ai fait un petit mémoire à part, auquel je vous supplie trouver bon que je me remette, et de croire que j’ai une si forte passion à vous donner contentement de mes services que cela m’est plus cher que la vie, et de vous faire voir la fidélité, Monseigneur, de votre très humble et très obéissant serviteur, 

Caumont La Force

Ce XX août, du Pont-Saint-Esprit

Moussy (François de, seigneur de La Contour)

François II de Moussy († vers 1663), chevalier, seigneur de La Contour (ou Lacontour, aujourd’hui commune de Jouhet, département de la Vienne), est le fils cadet de François de Moussy, écuyer, seigneur de La Contour, Villars, La Vergne, et de sa seconde épouse, Renée de Taix. Son frère aîné, Gabriel de Moussy, lieutenant de la compagnie d’ordonnance du maréchal Henri de Schomberg, est tué lors du siège de La Rochelle1. Selon Denis-Louis-Martial Avenel, la famille « Moussy-Lacontour » est issue de la famille Bouteiller, seigneurs de Senlis et de Moucy2.

Le sieur de La Contour apparaît dans la correspondance et les papiers d’État de Richelieu pour l’année 1632 en qualité de capitaine au régiment de Vaubecourt3.

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  1. Voir baron Guisbert d’Huart, « Persac et la châtellenie de Calais : études historiques sur la marche de Poitou », Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2e série, tome X, année 1887 parue en 1888, p. 65-486, voir p. 337. []
  2. Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome I, p. 7 note. []
  3. Le maréchal de La Force à Richelieu, Pont-Saint-Esprit, 20 août 1632, translation publiée en ligne, texte 984. []

Texte 983, année 1632, 18 août, Anne Mangot de Villarceaux à Richelieu

Anne Mangot de Villarceaux à Richelieu, Carcassonne, 18 août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 1628, f° 214-215. Original autographe, dont la transcription a été publiée dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 397-398.

Monseigneur,

Je fus averti, le seizième, par M. de Cachac et un autre gentilhomme, qu’il y avait sur la frontière d’Espagne huit mille hommes de guerre. N’estimant pas cet avis certain, bien que de la part de M. de Sourniac, gentilhomme de créance qui est sur la frontière, je ne vous en écrivis rien.

Et, à la même heure, j’envoie le courrier à Tuchan, le dernier lieu de France, qui est à trois lieues de Perpignan, écrivis et fis écrire à plusieurs personnes qui sont demeurantes en ce lieu pour m’avertir de la vérité de cette nouvelle. Je vous envoie, Monseigneur, les avis qui me sont donnés, qui viennent de personnes dignes de foi, qui portent que depuis samedi 14, à Collioure et Canet, ports d’Espagne en la plaine de Roussillon, se sont débarqués six mille homes, avec quelque soixante canons qui sont pour venir fondre sur la ville de Limoux et celle-ci. Et la raison que l’on en rend, est que, si lesdits gens de guerres eussent été pour venir à Narbonne, ils se seraient désembarquez à La Nouvelle [Port-La-Nouvelle]. Cette ville, Monseigneur, est, de toute considération, le cœur du Languedoc, la ligne de communication du haut et du bas-pays, et, jointe à la cité, est une des meilleures de cette province et imprenable, avec assistance et quelques fortifications qu’on y ferait. La cité, en l’état qu’elle est, ne peut faire ni bien, ni mal à cette ville, n’y ayant pas assez d’hommes pour la défendre elle-même, et crois qu’il ne se trouvera pas là-dedans 200 ou 300 homes de guerre à cette heure. 

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La Garde (Gabriel de, seigneur de Sourniac)

Gabriel de La Garde (1600-1660), seigneur de Sourniac, est l’un des cent chevau-légers de la compagnie des Gardes du Roi, pensionné par Louis XIII. Il est d’abord connu sous le nom de « Mascarin ». Il a un frère, le sieur de La Palme, évoqué dans la correspondance et les papiers d’État de Richelieu pour l’année 16351.

Gabriel de La Garde sert en particulier sur l’île de Ré, en Languedoc, Piémont et Lorraine. Il est blessé à plusieurs reprises au service du Roi qui l’anoblit par lettres parentes en novembre 1636. Il se trouve encore à Perpignan en mai 1642.

Il a épousé, en 1631, Anne d’Autressal de Sourniac, veuve de Charles de Charlus, et reconstruit à partir de 1636 le château de Sourniac, ravagé par le feu en 1635.

Voir Jean-Baptiste Bouillet, Nobiliaire d’Auvergne, Clermont-Ferrand, imprimerie Revol, 1846-1857, 8 volumes, tome III, p. 132-133.

Texte 983,

  1. Voir le courrier qu’Antoine Le Camus adresse à Richelieu, de Narbonne, le 17 avril 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), L’Œil et la plume de Richelieu : correspondances croisées, année 1635, Paris, L’Harmattan, 2020, p. 168-169. []