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Texte 919, année 1632, 28 juillet, Bernard de Lavie à Richelieu

Bernard de Lavie à Richelieu. Bordeaux, 28 juillet 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 804, f° 300. Original autographe, dont la transcription a été publiée dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 360.

Monseigneur,

Encore que je sois relégué dans ma maison près de Bordeaux par les menaces de M. de Gramont, je ne laisse pas de veiller pour le service de Dieu et du Roi tout autant qu’il m’est possible, car Sa Majesté ayant envoyé l’année passée des lettres patentes aux États de Béarn, tendant à ce qu’ils eussent à nommer un syndic catholique à la place de celui qui y décide, je viens d’apprendre que par une lettre de cachet on a les a révoquées, voire même fait nommer par Sa Majesté le plus séditieux huguenot de la province pour syndicÀ quoi les États ne manqueront pas d’obéir quoique contre les ordonnances, plutôt qu’aux dites lettres scellées du grand sceau, parce que les trois quarts sont de la religion prétendue réformée. C’est chose qui est si importante au service de Dieu et du Roi que j’ai cru vous en devoir donner avis, afin qu’il plaise à Votre Grandeur y pourvoir, en sorte que la gloire en demeure à Dieu, le mérite au Roi, et à vous la reconnaissance d’un si grand bien par les bons catholiques qui prieront Dieu avec moi qu’il vous doit, Monseigneur, longue et heureuse vie, votre très humble et très obéissant serviteur, 

Lavie

À Bordeaux, ce 28 juillet 1632

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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Lavie (Bernard de)

Bernard de Lavie († 1655), écuyer, seigneur d’Ardre, est le fils de Fortis de Lavie et de Marie d’Alard. Il a épousé, en 1603, Antoinette de Camain, nièce, par sa mère, de Michel de Montaigne. Président en la chambre des requêtes du parlement de Bordeaux, puis premier président au parlement de Navarre, siégeant à Pau, Bernard de Lavie trouve en Richelieu un soutien dans le long conflit qui l’oppose à Antoine II de Guiche, comte de Gramont, vice-roi de Navarre. 

En 1633, Bernard de Lavie obtient du parlement de Navarre l’enregistrement des lettres patentes du Roi attribuant à Richelieu la charge d’amiral de France. 

En 1635, son fils, Thibaud (1608-1684), peut accéder à la charge d’avocat général au parlement de Bordeaux1

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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  1. Mathieu Servanton, « La Fronde d’un homme de Richelieu : le cas de Thibaud de Lavie », publication en ligne consultée le 23/05/2019. []

Espinay (François d’, marquis de Saint-Luc)

François II d’Espinay (v. 1608-1670), marquis de Saint-Luc, est le fils cadet de Timoléon d’Espinay, seigneur de Saint-Luc, maréchal de France, et de sa première épouse, Henriette de Bassompierre. Il embrasse la carrière des armes et apparaît au service du roi de France dès 1632, aux côtés de son ami, Henri de Massué de Ruvigny, aux frontières septentrionales du royaume1. Il obtient, en 1644, la lieutenance générale au gouvernement de Guyenne puis le gouvernement de Montauban. François II d’Espinay de Saint-Luc est par la suite pourvu du gouvernement du Périgord, chevalier des ordres du Roi en 1661, et épouse, en 1643, Anne de Buade. Tous deux sont les témoins, le 28 mars 1647, du mariage d’Henri de Massué de Ruvigny avec Marie Tallemant des Réaux.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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  1. Voir le texte 873. []

Arpajon (Louis d’)

Louis d’Arpajon (1590-1679), marquis de Séverac, comte de Rhodez, vicomte de Montal, baron de Salvagnac, de Montclar etc., vicomte puis duc d’Arpajon, est le fils de Jean IV, baron d’Arpajon, qui teste le 19 mai 1634, et de Jacquette de Castelnau-Clermont-Lodève († 1658). 

Originaire du Rouergue, il lève un régiment d’infanterie en 1621 et se distingue lors du siège de Montauban. Il est promu maréchal de camp l’année suivante, au siège de Tonneins. Il participe à la campagne de Piémont et contribue à sauver la place de Casal. Il sert ensuite en Allemagne, sous les ordres du maréchal d’Effiat, en particulier à Trèves, et en Lorraine en 1632-1633. 

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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Nogaret (Bernard de, duc de La Valette)

Bernard de Nogaret (1592-1661), duc de La Valette, duc d’Épernon à partir de 1642, colonel général de l’infanterie, captal de Buch, chevalier de la Jarretière et chevalier de l’ordre du Saint-Esprit. Il est le second fils de Marguerite de Foix, comtesse de Candale, et de Jean-Louis de Nogaret de La Valette, duc d’Épernon, l’un des principaux agitateurs que compte l’aristocratie sous la régence de Marie de Médicis puis le règne de Louis XIII, et se trouve étroitement associé à la faveur de son père dans le cadre d’une carrière militaire très tôt glorieuse.

En 1622, suprême récompense, Bernard de Nogaret épouse Gabrielle-Angélique de Bourbon, légitimée de France, fille d’Henri IV et d’Henriette d’Entraigues. Et au mois de mars de la même année, le Roi lui confère des lettres patentes le créant duc de La Valette et pair de France. Elles ne sont enregistrées au parlement de Paris que le 4 septembre 1631, en même temps que celles dont bénéficient François V de La Rochefoucauld, et Richelieu lui-même.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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Nogaret (Jean-Louis de, duc d’Épernon)

Jean-Louis de Nogaret de La Valette (1554-1642), duc d’Épernon, est le fils de Jean de Nogaret, lieutenant général de Guyenne, et bénéficie d’une ascension fulgurante.

Surnommé le « demi-Roi » au moment de l’assassinat d’Henri III, il épouse Marguerite de Foix-Candale.

Dès 1580, il est doté du gouvernement de Metz, puis de la charge de colonel général de l’infanterie française (1581). La même année, il est promu au rang de duc et pair. Mais en mai 1588, le Roi l’abandonne à la Ligue : le duc d’Épernon doit prendre la fuite, jusqu’à l’exécution des Guise.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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