Archives par étiquette : Histoire diplomatique

Texte 1013, année 1611, 28 décembre, Louis XIII au cardinal Borghèse

Louis XIII au cardinal Borghèse, Paris, 28 décembre 1611.

Bibliothèque Apostolique du Vatican, coll. Barberini Latini, volume 7940, fol. 14. Original de la main d’un secrétaire. Suscription au verso du fol. 14 : « à Mon Cousin, le cardinal Borghèse ». 

Le document qui suit n’appartient pas aux papiers d’État de Richelieu stricto sensu. Il les complète cependant utilement.

Mon Cousin,

Comme vous m’avez voulu renouveler par votre lettre du premier septembre, dont était porteur le camérier La Bourdaisière, les assurances de votre affection, je n’ai pas voulu qu’il soit retourné par-delà sans vous celer de ma bonne volonté et vous témoigner qu’il s’est acquitté dignement de la charge que vous lui aviez fait donner et que j’aurai à plaisir que vous lui continuiez les effets de votre bienveillance et protection. Je prie Dieu, Mon Cousin, qu’il vous ait en sa sainte et digne garde.

Écrit à Paris, le XXVIIIe jour de décembre 1611,

Louis

Brulart

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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Babou de La Bourdaisière (Fabrice)

Fabrice Babou de La Bourdaisière († 1646) est le fils de Jean Babou, seigneur de La Bourdaisière, maître général de l’artillerie de France, et de Françoise Robertet. Il est le frère de Georges Babou, seigneur de La Bourdaisière, comte de Sagonne ; de Jean Babou de La Bourdaisière, comte de Sagonne ; de Françoise Babou de La Bourdaisière, qui épouse Antoine d’Estrées, marquis de Cœuvres, et donne naissance au maréchal François-Annibal d’Estrées et à Gabrielle d’Estrées ; d’Isabeau Babou de La Bourdaisière qui épouse François d’Escoubleau marquis d’Alluyes et de Sourdis et donne naissance au cardinal François d’Escoubleau de Sourdis, à Henri d’Escoubleau de Sourdis, archevêque de Bordeaux et à Charles d’Escoubleau de Sourdis, marquis de Sourdis et d’Alluyes. Il est enfin le neveu de Philibert Babou de La Bourdaisière (1512-1570), cardinal en 1561, évêque d’Auxerre en 1563, ambassadeur du roi de France auprès du souverain pontife.

À la mort du cardinal Philibert Babou de La Bourdaisière, Fabrice Babou de La Bourdaisière, en compagnie d’un autre de ses frères, prénommé Philibert comme leur oncle, fait donner son épitaphe à Rome, le 26 janvier 1570.

Il exerce les fonctions de camérier du Pape dès 1606, et se trouve, en cette qualité au service des papes Paul V, Grégoire XV et Urbain VIII. Le cardinal Borghèse, par l’intermédiaire du nonce apostolique en France, Maffeo Barberini, futur Urbain VIII, sollicite, le 26 janvier, en sa faveur, une abbaye en commende1.

Fabrice Babou de La Bourdaisière est évêque de Cavaillon de 1624 à 16462.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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  1. Olivier Poncet, La France et le pouvoir pontifical (1595-1661) : l’esprit des institutions, Rome, École française de Rome, 2011, p. 704. []
  2. Ibidem, p. 797 note 26. []

Texte 1004, année 1632, 27 août, Claude de Bullion et Claude Bouthillier à Richelieu

Claude de Bullion et Claude Bouthillier à Richelieu, Montargis, 27 août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 805, f° 36-37. Original autographe, de la main de Claude Bouthillier, dont la transcription a été publiée dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 409-410.

Monseigneur,

Je ne vous mande rien de la mort du roi de Suède1, j’en écris au R.P. Joseph et lui envoie deux petits mémoires de ma main de chacun un feuillet seulement, d’un c’est le sujet de la lettre de M. de La Grange-aux-Ormes qui mande la mort du roi de Suède, l’autre c’est sur tous les divers articles que vous m’avez commandés.

À Montargis, ce vendredi, à 4 heures de matin, 27 août 1632

Monseigneur, nous nous donnâmes l’honneur de vous écrire hier et sommes contraints de vous importuner encore par le présente, par une dépêche que nous a envoyée le sieur de La Grée-de-Bruc par courrier exprès, par laquelle il nous mande qu’un nommé Bresc, en vertu d’une procuration de la reine mère du Roi datée de Bruxelles, a déjà reçu une demi-année du revenu de ses domaines de Bretagne, échue à Noël dernier, c’est-à-dire la dernière demi-année de l’année 1631, et qu’il s’efforce encore de recevoir la dernière année achevée à la Saint-Jean dernière.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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  1. Le roi Gustave-Adolphe trouve en réalité la mort le 16 novembre suivant, à la bataille de Lützen. []

Texte 989, année 1633, 25 février, instructions de Richelieu à Louis Testu

Ordre à Louis Testu de procéder à l’arrestation du chevalier de Jars, 25 février 1633.

Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 807, f° 24. Minute, de la main d’un secrétaire, dont la transcription a été publiée dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Richelieu à la conquête de la LorraineCorrespondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 106-107. 

Pièce complémentaire à l’ordre d’arrestation, de la même date, par Monsieur de Boislorée, du marquis de Châteauneuf1. Richelieu donne ordre au chevalier du guet, Louis Testu, d’arrêter un proche du marquis de Châteauneuf, membre de l’entourage de la reine d’Angleterre, le chevalier de Jars, et de s’assurer des deux neveux du garde des sceaux, messieurs de Leuville et de Vaucelas. Au mois de janvier encore, Richelieu semblait accorder sa confiance au chevalier du Jars puisqu’il recommandait au Roi de le dépêcher, par courtoisie, au roi d’Angleterre, atteint de petite vérole. Le cardinal, dans un mémoire adressé à son souverain, écrivait alors à propos de la cour de Londres : « le chevalier du Jars y a grande habitude, et témoigne affection ; il semble qu’il ferait bien le voyage, si le Roi l’a agréable »2. Mais Louis XIII oppose une fin de non-recevoir à la proposition du cardinal : « vous ne vous souvenez pas de ce que je vous dis l’autre jour de deux diamants. J’y veux envoyer un des miens »3. La disgrâce du chevalier de Jars est sans doute provoquée autant par ses liens avec le marquis de Châteauneuf que par les suspicions du roi de France à son encontre, et par la susceptibilité du souverain. 

M. le chevalier du guet,

Ces trois mots sont pour vous dire que vous ne manquiez d’arrêter aujourd’hui le chevalier de Jars, saisir ses papiers et ses coffres et le mettre dans la Bastille. Vous pourrez faire cette exécution depuis six ou sept heures jusqu’à minuit, faire ce vendredi 25 février 1633.

Vous arrêterez aussi le sieur de Leuville, maître de camp, et d’autant que vous ne sauriez faire en même temps ces deux exécutions, vous commettrez celle du chevalier du Jars à un de vos lieutenants et ferez l’autre vous-même.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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  1. Translation publiée en ligne, texte 988. []
  2. Mémoire du cardinal de Richelieu adressé à Louis XIII, vers le 11-12 janvier 1633, dansDenis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, t. IV, p. 419. []
  3. Ibidem []

Rochechouart (François de, dit “le chevalier de Jars”)

François II de Rochechouart (v. 1595-1670), dit « le chevalier de Jars », est le fils de François de Rochechouart, seigneur de Jars, et d’Anne de Montceaux1. Il intègre l’ordre de Malte en 1607.

Compromis dans l’affaire Chalais en 1626, proche d’Anne d’Autriche, il est contraint de s’en éloigner par un ordre d’exil en Angleterre. Il est alors admis dans l’entourage de la Reine, née Henriette-Marie de France, sœur de Louis XIII, et fait connaissance du marquis de Châteauneuf, nommé ambassadeur extraordinaire à Londres au mois de mai 1629. Tous deux se lient durablement. 

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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  1. Maxim Boyko, Représenter le roi au sortir du XVIe siècle : France et Angleterre en quête d’art diplomatique (1610-1642), Paris, Classiques Garnier, 2025, p. 765 note 10. []

Cochefilet de Vaucelas (famille)

La mention du sieur de Vaucelas en 1633 se rapporte à l’un des fils d’Élisabeth de L’Aubespine, dame de Vauvineux, et d’André de Cochefilet († v. 1630), baron de Vaucelas, dit « le comte de Vaucelas », comte de Vauvineux, fils de Jean de Cochefilet, seigneur de Vaucelas, et de Marie Arbaleste. André de Cochefilet de Vaucelas était le frère de Rachel de Cochefilet, et par elle, le beau-frère du duc de Sully1.

Conseiller d’État, capitaine de cinquante hommes d’armes, il avait exercé les fonctions d’ambassadeur en Espagne (vers 1609)2, puis en Savoie3.

Du mariage d’André de Cochefilet de Vaucelas et d’Élisabeth de L’Aubespine sont nés sept enfants : Maximilien, Guillaume et Diego-Leon, décédés dans alliance – la mention du sieur de Vaucelas, assigné à résidence en 1633, au moment de l’arrestation de leur cousin de Leuville, de celle leur oncle, le marquis de Châteauneuf et de l’assignation à résidence du marquis de Hauterive, se rapporte à l’un d’entre eux ; Charles de Cochefilet († 1661), comte de Vauvineux, qui épouse Françoise Angélique Aubery (1641-1705) ; Marie-Anne de Cochefilet de Vaucelas, née en Espagne, abbesse de La Bussière et de Saint-Loup : Madeleine de Cochefilet de Vaucelas, abbesse de la Trinité de Caen ; et peut-être N… de Cochefilet de Vaucelas († 1671), abbesse de Beaumont-lès-Tours et de Saint-Corentin, à moins qu’il ne s’agisse aussi de Marie-Anne ou de Madeleine.

Voir père Anselme de Sainte-Marie et aliiHistoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France…, troisième édition, tome neuvième, Paris, par la Compagnie des Libraires associés, 1733, p. 149.

Texte 989,

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  1. André du Chesne, Histoire généalogique de la Maison de Béthune…, Paris, chez Sébastien Cramoisy, 1634, p. 477-478. []
  2. Fanny Giraudier, Sortir des guerres de Religion : Henri IV, les nobles et la cour, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2025, p. 237. []
  3. De nombreuses dépêches rédigées entre janvier 1612 et décembre 1613, sont conservées à la Bibliothèque nationale de France, coll. Manuscrits français, vol. 16115, numérisé et disponible sur Gallica, consulté le 22 mars 2025. []

Amelon (Marin, seigneur de Boislorée)

Marin Amelon de Boislorée (ou Boisloré, Boislaurier, Boislouet, Boisloué, Boisloiré), de confession protestante, est un gentilhomme d’origine bretonne. Il travaille d’abord au service du roi Jacques Ier d’Angleterre, dont il obtient la charge d’écuyer du corps, et mène, au nom du souverain britannique, des négociations auprès des principaux chefs huguenots en France au cours des années 1610, en particulier en 1612 et en 1614-1615.

Il passe au service de l’ambassade de France à Londres vers 1618, puis à celui de Richelieu1. Il est temporairement attaché au service d’Henriette de France devenue l’épouse du roi Charles Ier2.

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  1. Maxim Boyko, Représenter le roi au sortir du XVIesiècle : France et Angleterre en quête d’art diplomatique (1610-1642), Paris, Classiques Garnier 2025, p. 403, 422, 434-441 ; Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome II, p. 760 et tome IV, p. 683. []
  2. Pierre Grillon (éd.), Les papiers de Richelieu, section politique intérieure, correspondance et papiers d’État. Tome II : 1627, Paris, éditions A. Pédone, 1977, p. 697. []

Mesmin (Jacques)

Jacques Mesmin (ou de Mesmin, Mesmyn) exerce les fonctions de secrétaire et de diplomate. Il se trouve, avec les fonctions de secrétaire, au service de François Annibal d’Estrées (1573 ? -1670), marquis de Cœuvres puis duc d’Estrées, maréchal de France, à l’époque de l’ambassade extraordinaire de ce dernier en Suisse et auprès des Grisons de juin à décembre 1624 ((Voir Madeleine Haehl, Les Affaires étrangères au temps de Richelieu : le secrétariat d’État, les agents diplomatiques (1624-1642), Bruxelles, Bern, Berlin…, P.I.E. Peter Lang, 2006, p. 235.)), et conserve ses attributions jusque vers 1631.

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Angennes (Charles d’, marquis de Rambouillet)

Charles d’Angennes (v. 1577-1652), marquis de Rambouillet et de Pisany (par son épouse), est le fils de Nicolas d’Angennes, ambassadeur extraordinaire en Angleterre en 1566, capitaine des gardes et chambellan d’Henri III, gouverneur de Metz, et de Julienne d’Arquenay. Il est aussi le neveu de Charles d’Angennes (1530 – † 23 mars 1587), évêque du Mans, dit « le cardinal de Rambouillet ».

Vidame du Mans sous Henri IV, il est pourvu de la charge de conseiller au conseil d’État du Roi le 3 janvier 1607.

Il achète encore l’une des deux charges de grand maître de la garde-robe en septembre 1610.

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Cottignon (Gabriel)

Gabriel Cottignon (ou Cotignon), seigneur de Chauvry (par son mariage) et de La Chaume (ou Chaumes, en Nivernais), vicomte de Montreuil et de Bernay, est le fils de Guy Cottignon, seigneur de Chaumes, valet de chambre de la reine, et de Catherine Goursault1.

Il acquiert d’abord, le 10 octobre 1610, la charge de généalogiste des ordres du Roi, sur la démission de Pierre Forget, seigneur de La Picardière, et ne prête serment que le 10 janvier 16132. Il résigne cette charge en faveur de son fils, Nicolas Cottignon, en 1621.

Il est ensuite premier commis aux Affaires étrangères, à la même époque que Paul Ardier de Beauregard, d’abord au service du secrétaire d’État Nicolas Potier d’Ocquerre, puis, après le renvoi de ce dernier, en 1628, au service de Claude Bouthillier, qui sollicite auprès de Richelieu son maintien en fonction, mettant en avant son expérience3.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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  1. Père Anselme de Sainte-Marie et aliiHistoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France…, troisième édition, tome neuvième, Paris, par la Compagnie des libraires associés, 1733, p. 343. []
  2. Ibidem. []
  3. Madeleine Haehl, Les Affaires étrangères au temps de Richelieu : le secrétariat d’État, les agents diplomatiques (1624-1642), Bruxelles, Bern, Berlin…, P.I.E. Peter Lang, 2006, p. 185. []