Archives par étiquette : Histoire militaire

Crussol (François de, comte de Crussol puis duc d’Uzès)

François de Crussol (1604-1680), comte de Crussol, 4e duc d’Uzès à la mort de son père, prince de Soyons, baron de Lévis et de Florensac, est le fils aîné d’Emmanuel de Crussol (1581-1657), 3e duc d’Uzès, et de Claudine d’Ebrard, dame de Saint-Sulpice († avant 1632). Il est le frère de Louise de Crussol (1606-1695) qui convole en premières noces avec Antoine Hercule de Budos (1589-1629), marquis de Portes (frère de Louise de Budos, seconde épouse du connétable de Montmorency), puis, devenue veuve, en secondes noces, le 11 septembre 1634, Charles de Rouvroy (1601-1690), marquis de Saint-Simon ((Ce dernier est le frère aîné de Claude de Rouvroy, duc de Saint-Simon. La fille de Louise de Crusssol et du marquis de Portes, Diane Henriette de Budos (1629-1670) épouse ensuite, en 1644, le duc de Saint-Simon.)). 

Il semble détenir le gouvernement de Cadenet en 16321.

En 1635, le comte de Crussol combat dans l’armée du roi de France engagée en Flandres, sous les ordres du maréchal de Châtillon et du marquis de Brézé. Le 20 mai, il s’illustre à la bataille d’Avein2. Puis au cours de l’été, il reçoit l’ordre de Louis XIII de se retirer de l’armée française engagée en Flandres, en raison de l’indiscipline des contingents qu’il mène3.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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  1. Le maréchal de Vitry à Richelieu, Tarascon, 17 août 1632, translation publiée en ligne, texte 969. []
  2. Voir le récit de la bataille d’Avein, rédigé le 27 mai, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, L’Harmattan, 2016, p. 261-275. []
  3. Henri Gouffier, marquis de Boissy, à Richelieu, 1er août 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, ouvrage cité, p. 357-360. []

Texte 968, année 1632, 17 août, Charles Le Roy de La Potherie à Richelieu

Charles Le Roy de La Potherie à Richelieu, Marseille, 17 août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 1702, f° 88-89. Original autographe, dont la transcription a été publiée dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 393-395.

Monseigneur,

Les voyages et ce que j’ai fait depuis un mois en Arles, Avignon, Tarascon et Beaucaire, dont j’ai donné les avis à M. de La Vrillière, que j’ai cru qu’il communiquait à Votre Éminence, m’ont empêché de lui en écrire, de crainte de la détourner de ces grandes servenses [sic] et continuelles occupations. Et encore que [par] tous les ordinaires j’écrive fort particulièrement ce qui se passe en la province et aux voisines, si j’étais assuré que Votre Éminence prit plaisir que je lui en rendisse compte, il n’y a point de temps que [je] crusse mieux employé que celui auquel je m’emploierai à le faire, et vous connaîtrez que je veuille incessamment pour le service de Sa Majesté et pour celui de Votre Éminence, pour lequel M. Martin m’a réveillé, ce voyage de votre part. 

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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Texte 966, année 1632, 17 août, Jean de Bertier de Montrave à Richelieu

Jean de Bertier de Montrave à Richelieu, Toulouse, 17 août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de la Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 1628, f° 212-213. Original autographe, dont la transcription a été publiée dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 392.

Monseigneur,

Je vous ai adressé l’avis que m’avait donné ce prêtre, que le père Arnoux, jésuite, m’a emmené, afin que cette affaire, n’étant connue de personne, considérée par vous, Monseigneur, si elle est jugée n’être que l’invention d’un coureur, comme je pense l’avoir découvert tel, et que le Roi veuille qu’on en empêche l’éclat, qui ne peut être que très préjudiciable en semblables matières, on le puisse facilement. Je l’ai trouvé un coureur dans des attestatoires [sic] de santé ou de confession, qui étaient dans un sac qu’il avait laissé à l’hôpital. À quoi il n’a su répondre qu’une chose qui n’a ni vérité, ni apparence, comme vous verrez par deux auditions que je vous envoie.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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Texte 965, année 1632, 17 août, le maréchal de Schomberg à Richelieu

Le maréchal de Schomberg à Richelieu, Lisle-sur-Tarn, 17 août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 802, f° 374. Original de la main de Jean-Baptiste Baltazar, sauf la signature et la formule finale autographe, dont la transcription a été publiée dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 391-392.

Monseigneur,

Je ne sais rien d’assez important pour vous être mandé. C’est pourquoi j’envoie à M. de La Vrillière un mémoire de tout ce qui s’est passé depuis que les troupes du Roi sont entrées dans l’Albigeois, où je crois que nous mènerons bientôt les mains, puisque Monsieur [le duc d’Orléans] arrive dans deux ou trois jours à Albi avec son armée, et que nous n’en sommes qu’à deux lieues. Si nos chevaux se pouvaient soutenir, et si je n’étais contraint par toute l’armée d’attendre leurs bagages, qu’autrement courraient fortune d’être perdus, et par conséquent l’armée à demi défaite, ayant même envoyé cent chevaux de cette armée pour servir d’escorte auxdits bagages, je rassemblerais les troupes et m’en irais dès cette heure au-devant de Monsieur. Mais si je m’avançais et laissais la cavalerie qui est dans Albi derrière moi, elle ferait sans doute courir grande fortune auxdits bagages, car les ennemis y sont au nombre de cinq ou six cents chevaux. 

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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Gelas de Voisins (Hector de, baron d’Ambres)

Hector de Gelas de Voisins (v. 1590-1645), baron d’Ambres, « marquis de Leberon et d’Ambres,  vicomte de Lautrec » selon La Chesnaye-Desbois1, est le fils de Lysander (ou Lizander) de Gelas, seigneur de La Salle-Leberon en Condomois, maréchal de camp par brevet du 16 décembre 1621, tué lors de la bataille de Tonneins le 30 avril 1622, et d’Ambroise de Voisins, héritière de la baronnie d’Ambres et de la vicomté de Lautrec en partie. 

Il sert dès 1609 dans la compagnie d’ordonnance de son père, dont il devient lieutenant en 1615. 

À la tête d’une compagnie de chevau-légers, il participe, en 1621, au siège de Saint-Jean-d’Angély, tenu par Soubise, ainsi qu’à ceux de Clairac et de Montauban.

En 1622, il défait un contingent protestant près de Lavaur, à proximité de laquelle se trouve son château, puis sert au siège de Montpellier, qui se déroule du 31 août au 19 octobre. 

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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  1. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, seconde édition, tome VIII, Paris, chez Antoine Boudet, 1774, p. 160-161. []

Texte 964, année 1632, 16 août, Anne Mangot de Villarceaux à Richelieu

Anne Mangot de Villarceaux à Richelieu, Carcassonne, 16 août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 1628, f° 210-211. Original autographe. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 390-391.

Monseigneur,

Depuis trois semaines, j’ai vu deux révolutions dans cette province. La défection de M. de Montmorency d’abord émeut et altère tout esprit. Toute la noblesse se révolte. Les peuples étaient ébranlés. Tout semblait disposé à un soulèvement universel, dont le principal fondement était l’impossibilité qu’on mettait dans l’esprit de tout le monde que le Roi peut venir par-deçà. Aujourd’hui, l’espérance en laquelle on est de l’arrivée de Sa Majesté fait tomber les armes à ses ennemis et met les affaires en tout autre état.

J’avais commencé d’informer contre M. de Mirepoix. Il s’est dédit de ce qu’il avait fait et empêché qu’il ne me vienne d’autres témoins. J’envoie à M. le garde des sceaux [le marquis de Châteauneuf] l’information que j’avais commencée.     

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Lévis (Alexandre de, marquis de Mirepoix)

Alexandre de Lévis (1595-1637), marquis de Mirepoix, maréchal de la Foy, est le fils d’Antoine Guillaume de Lévis, vicomte de Terride, seigneur de Mirepoix, sénéchal de Carcassonne, et de Marguerite de Lomagne († 1635). Il est pourvu, après son père, de la charge de sénéchal de Carcassonne en 1613, et de celle de sénéchal de Béziers. 

En 1632, Anne Mangot de Villarceaux le soupçonne d’avoir adhéré à la révolte du duc d’Orléans et du duc de Montmorency1.

Il est tué, comme Louis d’Amboise d’Aubijoux, lors de l’attaque des lignes espagnoles qui assiègent Leucate, le 28 septembre 1637. 

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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  1. Anne Magot de Villarceaux à Richelieu, Carcassonne, 16 août 1632, translation publiée en ligne, texte 964. []

Lévis (Louis de, comte de Bioule, marquis de Cardaillac)

Louis de Lévis († 1666), comte de Bioule (ou Bieule), marquis de Cardaillac (ou Cardailhac), baron de Villeneuve, de Pène (ou La Pène), de Labruguière (ou La Bruguière), de Montredon (ou Montrodon) et de Gaïx, seigneur de Boissezon, etc., seigneur de Muret et d’Arles par sa première épouse, en outre seigneur de Saint-Georges, de Laprade, de Seignalens, vicomte de Lautrec, seigneur de Castelnau de Montmirail1 et baron de Porcarrains, est le fils cadet d’Hector de Lévis de Cardaillac († 1598), comte de Bioule, marquis de Cardaillac, vicomte de Lautrec, seigneur et baron de Villeneuve, de Pène, de Montredon, de La Bruguière, et de Gaïx, et de Marguerite de Lévis-Caylus (ou Quélus) († 1617), dame de Villeneuve. Il est l’héritier de son frère aîné, Antoine de Lévis de Cardaillac († 1622), en faveur de qui la seigneurie de Bioule a été érigée en comté en 1610, et qui a épousé Louise Marie de Gelas de Voisins, dame de Labruguière, cousine du marquis d’Ambres.

Ayant embrassé la carrière des armes, le comte de Bioule participe d’abord aux combats contre les huguenots dans le sud de royaume : il se trouve aux sièges de Clairac, en Agenais, de Montauban et de Monheurt, sur la Garonne, en 1621, puis aux sièges de Saint-Antonin et de Montpellier en 1622. Il est placé à la tête d’un régiment d’infanterie au siège de La Rochelle en 1628. Le comte de Bioule combat encore au siège de Privas en 1629, en Savoie en 1630.

Il adhère cependant à la révolte du duc d’Orléans et du duc de Montmorency en 1632. Les rebelles sont battus par le maréchal Henri de Schomberg à la bataille de Castelnaudary, à laquelle il prend part, le 1erseptembre 1632. Le 11 octobre suivant, Louis XIII ouvre en personne les États de Languedoc qui se tiennent à Béziers : le comte de Bioule y est déclaré criminel de lèse-majesté. Son droit de séance aux États de Languedoc, comme baron, lui est retiré et attribué à Henri de Chaumont, baron de Lecques.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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  1. La seigneurie  de Castelnau de Montmirail lui a été offerte par le Roi. []

Texte 963, année 1632, 16 août, Richelieu aux maréchaux de Schomberg et de La Force

Richelieu aux maréchaux de Schomberg et de La Force, [Fontainebleau], 16 août 1632.

Bibliothèque Interuniversitaires de la Sorbonne, coll. Richelieu, vol. 15, fo 122. Minute de la main de Denis Charpentier, dont la transcription a été publiée dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 389-390.

M. le maréchal de Schomberg saura que le Roi est parti, et qu’il s’en va, sans s’arrêter, droit à Beaucaire. M. le maréchal de Schomberg verra par le mémoire ci-dessus l’état où sont les affaires du Roi. C’est à lui de voir si, avec le régiment de Chamblay, les six compagnies d’infanterie qu’il a, il peut faire cinq ou six mille hommes au Haut-Languedoc et un équipage de canon à Toulouse, il peut réduire Albi. S’il le peut, après avoir confirmé Narbonne et Carcassonne en passant à l’obéissance du Roi, il viendrait joindre Sa Majesté vers Béziers. Son but doit être, au jugement qu’on fait de-deçà, d’assurer le pays où il est, réduire Albi et nous aider à fermer les passages aux ennemis qui, par ce moyen, se trouveront pris entre lui et nous.

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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Texte 962, année 1632, 15 août, Michel Particelli d’Hemery à Richelieu

Michel Particelli d’Hémery à Richelieu, Avignon, 15 août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 802, f° 372. Original autographe, dont la transcription a été publiée dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 389.

Monseigneur,

Je n’ajoute rien à la dépêche que je vous ai faite du jour d’hier, si ce n’est que, le treizième de ce mois, Monsieur [le duc d’Orléans], avec ses troupes qui sont au nombre de deux à trois mille hommes de pied et dix-huit cents chevaux, est allé à Béziers, pour aller, dit-on, au rencontre [sic] de M. le maréchal de Schomberg auquel j’ai envoyé un homme, et M. le marquis de Fossés un autre, pour lui en donner avis.

L’évêque d’Albi fournit des canons et des munitions de guerre et a amené un régiment de douze cents hommes à Monsieur.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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