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Texte 939, année 1632, 8 août, le maréchal de Vitry à Richelieu

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Le maréchal de Vitry à Richelieu, Tarascon, 8 août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 1702, f° 80-81. Original, de la main d’un secrétaire, sauf la signature et la formule finale autographe, dont la transcription a été publiée dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 379.

Monseigneur,

Il ne s’est rien passé depuis mes dernières. La Provence va très bien partout. J’ai eu quelque avis que les galions chargés d’infanterie à Naples avaient fait canal, et étaient arrivés à cette heure en Barcelone, ou aux extrémités du Languedoc de cette part. Et cet avis est certain, car il m’est confirmé de Toulon et de Marseille, vingt-deux de leurs galères sont encore à passer, qui sans doute écumeront cette côte de Provence, ne pouvant pas faire canal comme les vaisseaux, de crainte d’être surprises des vents à la mer, dont nos îles les couvraient, où nos ports les mettent à couvert. Nous ferons bonne garde sur ce temps, auquel et à jamais je demeurerai, Monseigneur, votre très humble, très obéissant et très obligé serviteur, 

Vitry

À Tarascon, ce 8e août 1632

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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Lorraine (Henri de, comte d’Harcourt)

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Henri de Lorraine (20 mars 1601 – 25 juillet 1666), comte d’Harcourt, d’Armagnac et de Brionne, vicomte de Marsan, est le fils cadet de Charles Ier de Lorraine, duc d’Elbeuf, et de Marguerite de Chabot. Il est aussi le frère cadet de Charles II de Lorraine (1596-1657), duc d’Elbeuf, qui choisit de suivre le duc d’Orléans en exil.

Comme Charles de Lorraine-Vaudémont, qui devient duc Charles IV de Lorraine en 1624, le comte d’Harcourt prend part à la bataille de la Montagne Blanche, le 8 novembre 1620, au cours de laquelle, l’armée impériale menée par Charles-Bonaventure de Longueval, comte de Bucquoy, soutenue par les forces catholiques de Johann Tserclaes, comte de Tilly, inflige une lourde défaite aux contingents protestants et aux hommes de l’électeur palatin Frédéric V, roi de Bohême.

Au cours des années suivantes, il prend part, comme volontaire, aux sièges de Saint-Jean-d’Angély et de Montauban (1621), aux combats menés contre les Anglais au fort Saint-Martin, sur l’île de Ré (1627), puis au siège de La Rochelle (1627-1628) et à la prise du Pas-de-Suse (mars 1629).

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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Félix (Philippe de, seigneur de La Reynarde)

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Philippe de Félix, seigneur de La Reynarde, est le fils aîné d’Antoine de Félix, contrôleur général de la Marine, et de Louise de Huc de La Reynarde.

Capitaine d’une galère du Roi, il est élu premier consul de Marseille en 1628.

Il sert durant une vingtaine d’années le duc de Guise, du début des années 1610 jusqu’en 16321. Il est également amené à travailler avec le parlement de Provence et le président à mortier Laurent de Coriolis, animateur de l’opposition parlementaire de 1630 au parlement d’Aix, condamné en 1632 et privé de sa charge.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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  1. Voir la lettre que Monsieur de Félix adresse à Richelieu, de la Bastille, le 30 juillet 1632, translation publiée en ligne, texte 923. [↩]

Longvilliers (Christophe de, seigneur de Poincy)

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Christophe de Longvilliers, seigneur de Poincy, est le fils aîné de de Jean IV de Longvilliers, seigneur de Poincy, et de Sophie de Choiseul de Montereul. Il est le de Philippe de Longvilliers, dit « le commandeur de Poincy », chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem (ordre de Malte) en 1605, commandeur d’Oisemont en 1625, capitaine entretenu puis chef d’escadre de la Marine royale, gouverneur général des îles d’Amérique en 16381.

Christophe de Longvilliers de Poincy est capitaine d’une compagnie au régiment du Plessis-Praslin puis au régiment de Ballagny.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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  1. Voir Bernadette Guillaume, Philippe Rossignol et M. du Chaxel (éd.), « Projet de vente de l’île de Saint-Christophe (1647) », publié par le Centre de généalogie et d’histoire des îles d’Amérique, septembre 1982, cahier n° 2, p. 2-9, consulté en ligne le 18/06/2019, d’après l’original conservé aux Archives départementales de Seine-et-Marne, cote 427 F 327. Michel-Christian Camus, « Le général de Poincy, premier capitaliste sucrier aux Antilles », Outre-Mers : revue d’histoire, année 1997, n° 317, p. 119-125, consulté en ligne le 18/06/2019. [↩]

Clermont (François de, dit “comte de Tonnerre”)

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François de Clermont (1601-1679), dit “le comte de Tonnerre” dans la correspondance de Richelieu1, baron d’Ancy-le-Franc et de Laignes, seigneur de Chassinelles, de Cruzy, de Griselles, de Channay, de Fulvy et de Maunes, est le premier fils du comte Charles-Henri de Clermont († 1640), dit “le comte de Clermont”2, chevalier des ordres du Roi et lieutenant général en Bourgogne en 1633, et de Catherine Marie d’Escoubleau de Sourdis. Par sa mère, il est le neveu d’Henri d’Escoubleau de Sourdis, archevêque de Bordeaux. Il est aussi le cousin germain de René II de Froulay, comte de Tessé, de Charles de Froulay, vicomte de Tessé puis comte de Froulay, et de Louis de Froulay, dit “le chevalier de Tessé”. 

En qualité d’aîné, il est premier baron, connétable et grand-maître héréditaire du Dauphiné.

Le comte de Tonnerre débute sa carrière militaire comme lieutenant et capitaine de chevau-légers : il participe ainsi, dans les rangs de l’armée du Roi, à tous les sièges de 1621 et 1622, ainsi qu’à celui de La Rochelle en 1627-1628.

Le 19 octobre 1629, il est placé à la tête du régiment de Piémont. Dans les mois qui suivent, il prend part à la campagne de Savoie, au combat de Veillane, à la prise de Saluces et à la bataille du pont de Carignan en 1630.

En 1631, comme Jean de Rambures, il est envoyé, avec son régiment, en Lorraine : tous deux contribuent à la prise de Vic et de Moyenvic et au siège de Marsal.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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  1. Voir le texte 917. [↩]
  2. Voir le texte 942. [↩]

La Roullerie (le sieur de)

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Le sieur de La Roullerie (ou Roullerie, La Roullerye) est d’abord employé comme lieutenant de l’artillerie de la Marine en Bretagne au printemps 1629 : Richelieu lui demande alors de dresser l’inventaire de tous les canons présents sur les navires de guerre mouillant dans les ports bretons1.

Il est ensuite placé sous l’autorité d’Henri d’Escoubleau de Sourdis, à Brouage, à la demande de ce dernier, à partir du mois de juillet 1632, comme commissaire de la Marine2.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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  1. Richelieu à Louis Leroux, sieur d’Infreville, de Privas, le 22 mai 1629, dans Pierre Grillon (éd.), Les Papiers de Richelieu, section politique intérieure, correspondance et papiers d’État. Tome IV : 1629, Paris, A. Pédone, 1980, p. 325. [↩]
  2. Voir le courrier que l’archevêque de Bordeaux adresse à Richelieu, de Brouage, le 14 juillet 1632, translation publiée en ligne, texte 887, et la réponse qu’y fait Richelieu le 24 juillet, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, voir au tome IV, p. 327-329. [↩]

Texte 887, année 1632, 14 juillet, Henri d’Escoubleau de Sourdis à Richelieu

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Henri d’Escoubleau de Sourdis à Richelieu, Brouage, 14 juillet 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France vol. 804, f° 257. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 328-329. Il s’agit du premier de trois courriers adressés le même jour à Richelieu : voir aussi les textes 888 et 889.

Monseigneur,

Je suis arrivé en ce lieu le 9e de ce mois, où je n’ai pas trouvé les travaux si avancés que j’espérais, à cause de divers bruits qui courraient des entreprises qu’on avait sur ce lieu. On n’a pas osé faire de grandes ouvertures et, partant, on n’a pu y mettre quantité d’ouvriers. Maintenant, j’espère que cela ira plus diligemment, ayant fait faire un travail au-dehors pour assurer les brèches qu’on pourrait faire au bastion. 

Comme j’étais à Richelieu, M. le Prince [de Condé] m’envoya commander de m’en aller à Poitiers, sur ce qu’il disait qu’il n’estimait pas la ville en sûreté. Comme je n’avais point de commandement de vous, mais bien de m’en venir ici, je partis à l’instant pour m’y rendre, où je n’ai trouvé aucun bruit, au contraire la garnison très forte et en bonne résolution de bien servir, M. de La Roche-Allard, se sentant si obligé de l’honneur qu’il a reçu de vous, qu’il ne fait autre chose que le publier tout haut. 

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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La Roche-Allard (le sieur de)

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Selon la correspondance de Richelieu, Monsieur de La Roche-Allard (ou Rocheallard, Rocheallart, Roche-Allart) est un officier bénéficiant de la confiance de Richelieu et de Marie de Médicis, et nommé, en février 1627, à la fois lieutenant et sergent-major de la compagnie stationnée à Brouage, dont Richelieu vient d’obtenir le gouvernement (4 février). Il est aussi chargé de l’éducation de l’un des fils de Jean de Rechignevoisin, seigneur de Guron, gouverneur de Marans, qui assumae aussi les responsabilités du gouvernement de Brouage par délégation1. Puis il reçoit formellement de la Reine autorité sur les capitaines de Brouage, en l’absence de Monsieur de Guron, appelé à la cour2.

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  1. Voir le courrier que Richelieu adresse à Jean de Rechignevoisin, seigneur de Guron, le 19 février 1627, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome II, p. 379-380. [↩]
  2. Richelieu aux capitaines de Brouage, 20 mai 1627, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), ouvrage cité, tome II, p. 463. [↩]

Texte 882, année 1632, 12 juillet, Charles de Faucon de Ris à Richelieu

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Charles de Faucon de Ris à Richelieu, Rouen, 12 juillet 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 804, f° 254. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 320-321.

Monseigneur,

Ayant été le jour d’hier chargé, en cette ville, par un marchand portugais, un navire de quatre-vingts ou cent tonneaux de gros câbles et cordages pour la navigation, avec du plomb, pour porter en Espagne, nous avons arrêté lesdites marchandises, et icelles fait à l’instant rendre audit marchand avec défense de les faire transporter hors le royaume sans votre expresse permission, comme étant chose dont le Roi peut avoir besoin pour ses vaisseaux. Et d’autant que l’on n’a pas fait ci-devant de telles défenses si absolument, nous avons estimé être bon de savoir comme nous avons à nous gouverner par ci-après en pareilles occasions, eu égard que les ordonnances qui en parlent ont été observées, ou remises selon le temps et diverses occurrences, afin de ne point faillir en cela, et vous assurer qu’en toutes occasions je suis, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur, 

de Faucon, premier président de Rouen

À Rouen, ce 12 juillet 1632

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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Faucon (Charles de, seigneur de Ris)

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Charles de Faucon (selon la forme qu’il donne lui-même à son patronyme au texte 882, baptisé à Paris le 15 août 1572 – décédé en 1647)1, seigneur de Ris et de Charleval, appartient à une famille d’origine italienne, d’abord installée en Languedoc puis en Normandie. Il est le fils cadet de Claude de Faucon (ou Faucon selon l’historiographie, né en 1535- décédé en 1601), seigneur de Ris, premier président au parlement de Bretagne selon Louis Moréri2, ou président des enquêtes au parlement de Paris entre 1579 et 1587, puis premier président au parlement de Rouen entre 1587 et 1598 selon Olivier Poncet3, et d’Étiennette Huault de Montmagny.

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau

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  1. Voir à la Bibliothèque nationale de France, le cabinet des titres, collection Manuscrits français, volume 32588, f° 78, numérisé et disponible en ligne sur la plateforme Gallica, consultée le 28/08/2024. [↩]
  2. Louis Moréri, Le grand dictionnaire…, septième édition, tome second, Amsterdam, chez Boom & Van Someren et alii, Utrecht, La Haye, 1694, p. 499. [↩]
  3. Olivier Poncet, Pomponne de Bellièvre (1529-1607) : un homme d’État au temps des guerres de Religion, Paris, École des Chartes, 1998, p. 398 note 46. [↩]